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    Ils étaient de la Marine Nationale...

     

     Benyoucef  Dellouci    

     Benyoucef DELLOUCI, accidenté en service commandé et enterré à Miliana alors que sa mère et son père étaient en pélerinage à la Mecque. Bien qu'il était mon beau frère, je le considérais comme mon fils
    Il me fit visiter notre base navale de Mers El Kébr à Oran dont il avait probablement la charge

    Aucun texte alternatif disponible.

     Merouane Subaquatique, son neveu, a créé un site en son souvenir, le très fréquenté    :  www.corbusmil chasse.com/ en rapport avec la chasse sous-marine et la mer

     

    Après la Seconde Guerre mondiale, la France utilisa sa base navale à Mers el-Kébir comme base de soutien pour ses essais atomiques. Les accords d'Évian du 18 mars 1962, qui reconnaissaient l'indépendance de l'Algérie, autorisaient la France à conserver sa base durant 15 ans, mais la France se retira au bout de cinq années seulement.

     

    L'enterrement à Miliana à l'automne 68 de
    Benyoucef Dellouci,
    Allah yarhmou.  

     

    L'un des premiers officiers de la Marine Nationale Algerienne formés au lendemain de l'independance á la base navale de Skotchi en mer noire dans l'ex URSS.   Benyoucef avait deux autres frères tombés lors du combat pour l'indépendance du pays,allah yarhamhoum, et laissa derrière lui une femme enceinte qui donnera naissance à un garçon qui sera prénommé Benyoucef du prénom de son père, trois frères et trois soeurs et des parents inconsolables. Certains reconnaitront en tête du cortége Mohamed Messaoudi allah yarhmou.Un autre Milianais, son ami de promotion et dans la vie, également formé en Russie. C'est lui qui fut chargé de l'organisation de l'hommage militaire rendu au defunt. Le colonel Mohamed Messaoudi plus tard chef de la sécurité maritime et membre de la commission d'enquête sur l'assassinat de feu Mohamed Boudiaf sera à son tour lâchement assassiné par la horde islamiste à El Biar en presence de son fils par un groupe de 4 tueurs. Une grande foule est venue rendre un dernier hommage à Benyoucef dont Haddad Abdelkader, que Dieu préserve, leur ami et beau-frère de Benyoucef faisait lui aussi partie du contingent envoyé en Russie.

     

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     Tableaux de sable

     

     

     

    Cet art en relief, le collage du sable et autres techniques, est pratiqué par de nombreux artistes à Laghouat dont deux de mes nièces et un neveu qui m'ont offert chacun une de leurs réalisations. 

    A un autre artiste, j'ai moi-même commandé un tableau pour offre à un ami, aux motifs de mon choix, fort bien réussi, et je peux affirmer que les prix sont très abordables. Et s'il vous arrivait un jour de visiter ma ville de naissance, n'oubliez pas d'entrer dans quelques ateliers où, autour d'un thé, la conversation sera un plaisir...

    Et nombreuses sont les expositions  dans différents pays y compris l'Amérique

     

     

     

              

     
     
     
     
     
     

    L’artisan du sud qui s’inspirant de la nature et de la beauté de sa région, a eu le génie d’introduire cette nouvelle technique. Le travail du sable ou l’art de sablage consiste dans la réalisation de tableaux à l’aide du sable fin mélangé à la colle.Le sable suivant les dessins réalisés et la dextérité de l’artiste peut être en plat ou en relief .



     Ali Lamri  

    artiste–peintre de grande renommée

    natif de Laghouat en Avril 1952.

    Ses tableaux sont très riches en couleurs et 

    reflètent son grand amour pour les paysages 

    du sud algerien, et des portraits fort originaux.

     

     

     

     


     Le sable est souvent coloré pour des raisons artistiques. Il est à signaler que d’autres travaux de sable sont apparus dans d’autres régions du Sud et qui consistent au remplissage de bouteilles de sable naturel et coloré faisant apparaître le plus souvent des représentations de faune ou de flore .

     

         

     

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     Les gens ne meurent pas quand on les enterre,
    ils meurent quand on les oublie...

     

    A leur mémoire...

     Ils sont dans l'arbre qui frémit,
     Ils sont dans le bois qui gémit,
     Ils sont dans l'eau qui coule,
     Ils sont dans l'eau qui dort,
     Ils sont dans la case, ils sont dans la foule
     Les morts ne sont pas morts.
     Ceux qui sont morts ne sont jamais partis,

      

     

    Mahfoud Touahri (Tahari) Lah Errahma, était un 
    plaisantin supporter du Sport Club Milianais (SCM) 

    et inséparable ami de Abdeslam Chérabli.
    Lors d'un match à El Biar où le SCM affrontait l'équipe locale, 
    les supporters milianais de la tribune jetaient quelques objets 
    sur l'équipe d'El Biar et la police vint chercher les perturbateurs .
    Et à Mahfoud Touahri de s'adresser à Abdeslam en leur présence
    - "dis-leur que c'est toi qui a balancé ces objets..." 
    C'est ainsi que, exploit rare, Mahfoud fit rire la Police

    Lah Errahma, il mourut au feu dans l'incendie du Zaccar avec d'autres jeunes joueurs du SCMiliana et depuis, une salle de théatre porte son nom

     

     Ya khwati cha3let ennar fi djbel Zaccar
     Dakhlouha chobbane sghar ya lali, ya lale
     Dja chikh El Farouzi bech isselekhoum...
     Ha sa3a tah m3ahoum Ya lali ya lale

     

    Résultat de recherche d'images pour "salle de théatre Mahfoud Touahri"

     

    De face, Mahfoud, cet animateur né

     

    Résultat de recherche d'images pour "salle de théatre Mahfoud Touahri"

     

    Mohamed Zerdi :

    Lah Errahma, il était mon frère, mon ami. Il disait ne pas aimer la viande de chèvre, et qu'il la sentait de très loin. Un jour, je lui ai raméné de Laghouat un chevreau qu'il consomma jusqu'aux os pour me dire à la fin du repas :"Quelle belle viande et quel goût" Et ma réponse "Tu viens de manger de la chèvre..." . Depuis, il ravisa son opinion. C'était un hargneux footballeur du milieu de terrain au SCMiliana avec Ali Rebika

     
     On dit de vous...

     

    ~On dit de lui qu'il est le premier algérien écrivain.Mohamed ben si Ahmed ben Sidi Chérif (16 février 1879-21 mars 1921) était un fils de grande tente de la région de Djelfa Dans l'un de ses livres, on peut relever:                                                                             

    "Il parait, l'interrompt une jolie femme blonde, que chez vous, monsieur, on mange des sauterelles et qu’on fait sa prière sur les terrasses ! " - Qui vous a dit cela Madame ? - Mais je l’ai, je crois bien, lu dans Tartarin de Tarascon , - On prétend même, interroge une autre, que les arabes ont l’hospitalité si généreuse qu ils offrent tout…et, rougissant un peu, elle ajoute :même leurs femmes à l’hôte qui ils reçoivent….Pourtant vos femmes sont voilées et enfermées..

    -Vous ignorez tout de notre mentalité, les colons, qui exploitent mon pays font du sensationnel et déforment la réalité. Ils divisent mon peuple et lui inventent des fables. Nos épouses arabes, si on leur offrait de partager ce qui fait votre joie, madame, vos élans vers l’intellectualité masculine, votre souci constant et si charmant d’une vie plus active, plus agitée, elles vous répondraient que, seules suffisent à leur bonheur la satisfaction du mari et les joies de la famille.

     

     Une heureuse surprise :

    http://laghouat-miliana.over-blog.com/article-24793676.html

     

    Dis Papy !  C'est quoi être vieux ?     

    Être vieux vois-tu, c"est se lever le matin avec ses petites douleurs.
    Cest se dire souvent : il y a longtemps, avant …
    C'est ne plus parler que d'hier, comme si l'avenir n'était qu'un projet flou, irréalisable.                                    
    Mais tout ça n'est rien à côté du bonheur d'avoir à mes côtés mes petits enfants
    Hamza, Mériem, Rym, Abderrahim, Kenza, Maroua, Louiza et Zakaria.
    Que Dieu leur prête longue vie dans la santé et le bonheur

     

    Avant

     

    Aujourd'hui les gens passent leur temps

    à désirer ce qu'ils nont pas

    et à regretter ce qu'ils n'ont plus.

    Maintenant

     

     

     

    _ 

     

    ALILI Rachid

    Agent de liaison et de renseignement.
    Arrêté par le 2ème Bureau français         
    en mars 1959, il fut assassiné.

    Joueurs du SC Miliana, nous disputions un match contre le SC Vialar (Tissemsilt) à Vialar. Ils avaient copieusement arrosé le stade aux fins de nous déséquilibrer et des dames de colons, aux larges chapeaux d'été, suivaient la rencontre du bord de la touche. Et Rachid, sur une balle difficile, glissa et attérit aux pieds de ces dames. L'une d'elles se déchaussa et avec le talon de sa chaussure asséna de nombreux coups sur la tête de Rachid. 

    Sur le terrain nous réparâmes l'affront infligé à notre coéquipier et leurs tibias doivent encore leur faire mal...

     


    Gloire à nos Chouhada et à leurs suprêmes sacrifices
    qui ont apporté à nos enfants le sourire
    dans le bonheur et la santé

     

     

     

    Khaled Saïd

    cela fait 3 ans que tu nous a quitté mon frère 'Khaled' et la peine ressentie ce jour là est toujours présente jamais on ne pourra t'oublier tu resteras a jamais dans nos pensées et nos cœurs 
en hommage a toi mon cher khaled je publie la chanson que tu as toujours aimé et que tu chantais tout le temps !!" khalini nroh " de kamel massaoudi " a tous ceux qui l'ont connu ayez une pieuse pensée pour lui lah yarmak khouya khaled w ywassaa alike
     

    Cela fait plus de 3 ans que tu nous a quitté mon frère Khaled et la peine ressentie ce jour là est toujours vivace et présente.
    En hommage a toi mon cher Khaled, cet excellent Professeur de Lycée, je rappelle la chanson que tu as toujours aimée et que tu chantais tout le temps !! " khalini nroh " de kamel massaoudi

    A tous ceux qui l'ont connu, demande d'une pieuse pensée à sa mémoire ...

     

    Miliana, la ville de tous mes bonheurs

    Son Saint Patron, Sidi Ahmed Benyoucef aurait dit :

    "Miliana, kharejha rabah, dakhelha rabeh"       =

    "Qu'on en parte ou qu'on y vienne, que du Bonheur!"

    J'y suis arrivé à 14 ans, que de la joie !

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    Milianaise, et je crois descendante de Sidi Ahmed Benyoucef, 
    Sirène des Mers oublie de dire: à Miliana 

     

     

     

    Isabelle Eberhardt, morte à 27 ans emportée par un oued en crue à Aïn Sefra dans l'oranais:

    " Je ne suis qu'une originale, une rêveuse qui veut vivre loin du monde, vivre de la vie libre et nomade pour ensuite essayer de dire ce quelle a vu et peut-être communiquer à quelques uns le frisson mélancolique et charmé qu'elle ressent en face des splendeurs tristes du Sahara "

     

    Bouchelaghem, notre Président

     

     

    En 1975 éclate le conflit du Sahara Occidental entre le Maroc qui envahit militairement cette colonie espagnole et le Front Polisario, qui milite pour un Etat indépendant et qui est soutenu par l'Algérie.
    Hassan II accuse Boumediene d'avoir des visées sur le Sahara Occidental et pour faire rallier le peuple marocain a ses thèses expansionnistes, engage une politique agressive envers son voisin de... l'Est allant jusqu’à remettre en cause le traçage des frontières entre les deux pays.
    Un jour Hassan II prononce un discours propagandiste ou il dit : "Avec mon armée, j'entrerai en Algérie et le soir même je prendrais mon thé à Tindouf (une ville réclamée par le Maroc dès l'indépendance de l'Algérie).
    Boumediene, furieux, lui répond : "si tu y parviens tu pourras utiliser ma moustache en guise de menthe ! !

     

    Boumediene recadre Maammar El Kadafi

     

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     Sous sa kheïma, Maammar Kadafi se trouva mal et Boumediène proposa amicalement à son «ami» El Gueddafi les services du médecin de la délégation algérienne.
    Orgueilleux, frénétique et n'ayant pas admis les services d'autrui sur son propre sol, surtout de la part de son rival régional, il refusa dans un premier temps avant de se rendre à l'évidence et accepta, avec amertume, l'assistance de Boumediène.
    «D'accord, mais je ne sais pas si ton toubib me sera utile, car ça m'étonnerai qu'il puisse comprendre l'arabe et peut-être sera-t-il gêné par l'inconfort de la khaïma puisque nous savons tous que les médecins algériens formés par la France sont tellement habitués au luxe parisien…»
    Ce à quoi Boumediène rétorqua, d'une manière subtile à El Gueddafi, avec le large sourire qu'on lui connaît et le cigare à la main : «Comme tu le sais, mon frère Mouammar, les Algériens te seront toujours utiles ! Mon médecin va non seulement soulager tes maux, mais connaissant ton penchant pour la poésie arabe, tu auras le privilège d'apprendre avec lui quelques notions sur la balagha, les mouaâllakat et les différences de style entre Imrou El Kaïs et Zoheir Ibnou Abi Salma ; et si tu me le permets, je peux le détacher pour quelques jours, en Libye, pour disserter avec lui sur la science, le fiqh, l'histoire des civilisations et sur toute la littérature latine, particulièrement italienne et non pas uniquement française.
    Enfin, pour la khaïma, ne te sens pas gêné vis-à-vis de lui, parce qu'il est issu du même milieu que toi ; c'est un fils d'une région de notre cher Sahara, connue par sa race ovine, ses palmiers et par ses poètes ; il a grandi dans une ‘‘moins luxueuse'' khaïma que celle qui nous abrite, mais équipée d'une bougie, pour éclairer ses longues nuits, d'une outre pour étancher sa soif, sans oublier la terrine dans laquelle il s'abreuvait de lait de chamelle !» Le Sahara, le palmier, la khaïma, la poésie, l'outre, la terrine et le lait de chamelle ont toujours été les constantes socioculturelles chères aux dirigeants et souverains arabes par lesquelles Boumediène voulait non seulement clouer le bec à El Gueddafi, mais aussi une mise en garde, par ricochet, à tous les dirigeants arabes présents qui osaient prendre au sérieux les sottises du «fou» libyen ou mettaient en doute les constantes et les racines de l'Algérie.
     
     
    Perles de langage, j'ai entendu dire :

    - Tu peux vas-y, nous sommes ça y est !
    - La Commissariat et la Ministère
    - Tu connais rien que des quelqu'uns !
    - N'importe le qui.
     
     
     
    Voile et débats : mon opinion
     
    Je n'ai pas eu de filles mais des soeurs,
    des brus et de nombreuses petites filles
    Je ne suis ni pour ni contre le port du voile
    mais pour la liberté de le porter ou pas
    Ce voile de tant de débats ...
    N'avait-il pas son charme ?
    Servait-il de cache-misère ?
    Derrière ce voile : une Beauté, une laideur ?
    Une jeune, une moins jeune ? 
    Un homme peut-être ? Un Moudjahed ?
    Souvent, mystère....
     
     
    Et l'hospitalité algérienne étant connue et reconnue
    ce Monsieur est venu de Ghardaïa pour vous inviter à siroter
    au pied levé ce thé de l'amitié dans une Algérie en Paix Inchaâ Allah
     
     
     

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    A l'indépendance du pays, il fut décidé qu'il n'y aurait plus en Algérie de petits cireurs ces gamins qu'on appelait les "yaouleds". Ils furent rassemblés dans Alger pour, ensemble, brûler leurs boites à cirer et orientés qui vers les écoles, qui vers les centres d'apprentissage car pour leur majorité, ils avaient encore l'âge de la scolarisation.
    C'était aussi le rétablissement de la dignité humaine puisqu'ils n'auraient plus à s'agenouiller aux pieds de leurs clients qui, parfois, s'en allaient sans même leur donner la pièce.


    Et voici l'histoire de l'un d'eux, Aliouat...10 ans ! dont je ne vous rapporte que le début...

     

    Aliouat, le petit cireur...
    ou le récit d’un enfant de la guerre

     

    La vie, dans les années cinquante, était dure à Alger pour les autochtones et bien pire avant, selon mon père, que nous perdions très tôt mes deux soeurs et moi. Il mourait à l’âge de trente-cinq ans, écrasé par le camion d’un colon dont il était le convoyeur. Une fausse manoeuvre du chauffeur le plaquait contre le mur du garage. Point d’assurance sociale, encore moins de capital décès ; juste quelques billets donnés chichement à ma mère à titre de dédommagement. Notre mère, âgée à peine de vingt sept ans, ne se résolut pas à se remarier après son veuvage.A dix ans, je devenais le chef de famille, mes soeurs étaient âgées respectivement de cinq et trois ans. La sombre pièce et le sanitaire que nous occupions dans l’entresol de la demeure du patron de mon père, située à Scotto Nadal (Oued Koriche), nous servait de gîte.

     


    Après le décès de mon père, le patron n’avait aucune raison de nous garder ; madame Lionel sa femme, a trouvé un arrangement en proposant à ma mère de lui faire le ménage et de continuer à occuper les lieux. Chose que ma mère a consenti à faire, le cœur gros « comme çà ! ». Issue d’une famille respectable, l’idée de faire la servante ne lui avait jamais effleuré l’esprit. Il était entendu que cette domesticité ne serait aucunement rétribuée, notre maintien sur les lieux compenserait la contrepartie du travail fourni. Scolarisé à l’école du Climat de France en CE² (4è année), je ne retournai plus à l’école, dès le début des vacances de l’été de l’année 1956. La trêve des vacances scolaires, qui coïncidait avec la disparition de mon père, me permettait de me rapprocher plus de ma famille et de me rendre disponible. Les maigres économies que ma mère avait réussi à mettre de côté, fondirent comme neige au soleil ; elle dut même vendre quelques bijoux pour assurer notre subsistance.

    L’ample tablier de ménage, qu’elle portait désormais constamment, cachait souvent quelques miches de pain, du fromage ou une motte de beurre qu’elle « piquait » chez la patronne, constituant parfois notre frugal souper. Il n’était pas question de viande, celle-ci n’était pas hallal. Notre esprit enfantin n’appréhendait pas encore les contre-coups de cette condition d’asservissement. Elle nous avait même caché, les premiers jours, son cou, par un foulard, arguant qu’elle avait mal à la gorge. Elle rentrait très tard cette veille du 14 Juillet, les traits défaits et les yeux rouges. Mr Lionel fêtait, avec ses amis, l’anniversaire de la révolution française qui était censée apporter à l’humanité : Liberté, Egalité et plus encore, Fraternité. Le foulard porté par ma mère cachait, en réalité, des griffures. Tout petit pourtant, je comprenais tout le drame que ma mère vivait…son sacrifice maternel constituera, peut-être pour elle, une sorte de rédemption.

    Que pouvait faire un gosse de dix ans pour pouvoir subvenir aux quelques besoins vitaux de sa famille ? Il n’y avait pas grand choix, être coursier et là il fallait être recommandé par une personne influente, porteur de couffins de vieilles dames faisant le marché ou cireur de chaussures et là encore, il fallait un petit investissement. Monsieur Robert, jeune instituteur du contingent français, ne me voyant pas en classe de CM1, se présentait un jour en mon absence chez ma mère, pour s’enquérir de ma situation. Après avoir appris le drame qui venait de nous frapper, il quittait les lieux avec une profonde déception…il a semblé à ma mère que les lunettes blanches du maître se sont embuées. Que pouvait-il penser ? Seul Dieu le saura…me disait ma mère après l’entrevue. Yamina, la plus aînée, prenait le chemin de l’école, elle constituait une sorte de consolation pour ma mère. Je fis mes premiers pas au marché Nelson de Bab El-Oued, mes offres de service « porté m’dam ! » étaient au début presque aphones, avec le temps, ma voix se raffermit et je devenais de plus en plus sûr de moi. Mes premiers gains pouvaient aller de 200 à 300 francs par jour, la baguette de pain, qu’on appelait autrefois flûte, coûtait 40 fr. La recette journalière pouvait assurer le minimum vital, pain, lait et pomme de terre. Il m’arrivait parfois d’aller au presbytère où les Soeurs blanches distribuaient de la pomme de terre. La chaîne humaine se constituait à l’aube ; des femmes et des enfants attendaient patiemment que la lourde porte cochère s’ouvre, pour enfin pousser un soupir d’aise. Ce qui me frappait le plus, c’était cet immense tas de patates noirâtres posées à même le sol, qu’on distribuait à la pelle. Les plus chanceux repartiront avec deux pelletées dans le couffin, les autres s’en retourneront déçus par l’épuisement du stock…ils auront peut-être plus de chance en venant plus tôt et un autre jour.

     

    J’apprenais, plus tard, que les bombes du « Milk Bar » et de « la Cafetéria » qui ont fait trois morts et cinquante deux blessés parmi les Français, venaient en réponse à l’attentat contre-terroriste contre un bain maure dans la Casbah. Le maître d’œuvre en fut André Achiary, agent du contre-espionnage français et ancien sous-préfet de Guelma, au moment des massacres de mai 1945. Décidément, l’histoire se répétait ce dixième jour du mois d’août 1956, à la rue de Thèbes. La volonté génocidaire faisait soixante-dix (70) morts ce jour-là.

    ......
     

    Le coeur perçoit ce que l'oeil ne voit pas

     

     


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    Bonjour de Miliana

    «Oui, c’est moi, la célèbre Miliana, la ville aux beautés incomparables, aux panoramas divers, à la température délicieuse, aux eaux vives, pures et joyeuses, à l’air frais et embaumé ! Oui, je suis unique ! Plonge toi dans mes bois, mes ravins ; enivre-toi de mes parfums , descends, silencieux, mes raidillons , écoute le chant de mes oiseaux, le gazouillis de mes ruisseaux, le sifflement de la brise dans les roseaux, admire mes cascades et songe à leur fracas, traverse mes forêts et chante à mes échos !                                                                     Oui, je suis Miliana, la Malliana romaine !                                                      Que tes femmes pénètrent dans mes marabouts et tes frères dans mes mosquées ! « Je suis l’étoile algérienne, O passant que mes beautés charment ! Je suis la rose africaine, un diamant incrusté dans un bijou de perles et d’émeraudes, de saphir et de rubis !…Je suis un astre que tout le monde ne connaît pas !… »

    Extrait du Roman :Extrait du Roman : « ZOHRA, LA FEMME DU MINEUR » de Hadj HAMOU Abdelkader de Miliana et l'un des premiers écrivains en langue française.

     

    « ZOHRA, LA FEMME DU MINEUR » de Hadj HAMOU Abdelkader

    Dans la cour de l’une des petites maisons mauresques de Miliana, la clarté de la lune entourait les pots de fleurs et la vasque, d’un charme ineffable; la femme de Meliani contemplait le ciel d’où les étoiles disparaissaient une à une; une brise remplie de parfums parcourut la cour et pénétra dans les chambres de cette charmante et paisible habitation d’ouvriers indigènes, brise qui réveilla Meliani, le mari de Zohra.
    — Zohra, demanda-t-il, quelle heure peut-il être ?
    — Quatre heures et demie viennent de sonner … le café est prêt …
    — N’y a-t-il pas de femme dans la cour ? Regarde !…
    Zohra souleva un coin du rideau :
    — Attends un peu, dit-elle … Khaddoudja est à la fontaine, elle fait ses ablutions, elle est admirable la femme de Ammar !
    — Tiens !… Khaddoudja ? Pourtant tu m’as toujours dit qu’elle était paresseuse, comment se fait-il qu’elle se soit levée si bon matin ?
    — Eh !… C’est que son mari ne veut plus se laisser faire ! Avant, il allait au four sans avoir rien pris, tu avoueras que c’était injuste de la part de Khaddoudja !
    — Il était patient.
    — Comme tous les hommes, d’ailleurs !… Ils sont patients, les hommes !… Vous n’êtes pas comme nous !… Allah nous a créées d’une autre façon…
    — N’est-ce pas ?… Vous êtes plus faibles, moins courageuses que nous !…

    — Meliani, le temps presse !… Ne te fais pas adresser de reproches par tes chefs, beaucoup  d’hommes, m’as-tu dit, ont été chassés des mines parce qu’ils manquaient d’assiduité.

    Meliani se leva pour aller à la fontaine, s’y rinça trois fois les mains ; après la bouche,  le nez, le visage, les bras jusqu’au coude, la tête, les oreilles, puis les pieds. C’étaient  les ablutions prescrites par Dieu ; tout en se lavant Meliani récitait quelques louanges au Créateur de la Lumière. Cette obligation terminée, le mineur Meliani remit ses pieds dans  les qabqabs et rentra chez lui, oui, chez lui, car la petite maison située dans la rue  Pasteur, ancienne rue du Caire, n’était pas habitée par les seuls ménages du mineur Meliani  et du boulanger Ammar, mais par d’autres locataires, chacune des chambres contenait un ménage.
    Ces petites habitations dans les habitations mauresques étaient louées quinze ou vingt  francs par mois.
    Meliani, une fois près de sa femme prit un petit tapis qui se trouvait sur le matelas, le plaça dans la direction de la Mecque et, debout, droit comme une statue, les mains placées aux deux côtés de la tête, baissées ensuite, il balbutia quelques chapitres choisis dans le Coran, se courba en deux, se releva, posa son front sur le tapis, s’assit sur ses talons et recommença l’opération une seconde fois ; après avoir fini cette prière dans laquelle il ne devait ni parler ni diriger son esprit ailleurs que vers Allah, il tourna la tête à droite puis à gauche : « Salut à vous ! dit-il. Salut à vous ! » Après ces mots seulement la religion lui permettait de parler ; tant qu’on prie c’est le silence absolu qu’on doit observer étant en adoration devant l’Etre Suprême.

    — Le café est prêt, lui dit Zohra.
    — Verse-m’en une tasse, y a-t-il un peu de pain ?…
    Zohra, après avoir donné du pain à son mari se leva, mit un peu d’ordre dans la chambre puis vint s’asseoir près du mineur pour lui raccommoder une chemise qu’elle avait lavée la veille. Pendant ce temps Meliani dégustait lentement son café.
    — Il commence à faire jour, dépêche-toi !
    — Oui, les étoiles, ces ravissants jasmins, ont disparu du ciel, et la lune a perdu de sa force ; elle n’est plus qu’un croissant à la blancheur de neige, le ciel bleuit.
    — Mais d’où vois-tu tout cela ? Tu as oublié de baisser le rideau
    Tiens ! je vois même dans la cour une belle jeune fille ; allons, cours vite remettre le rideau en place ; je ne tiens pas à voir les femmes et les filles d’autrui, tu le sais ; c’est péché.
    — Il est défendu aux hommes de voir les femmes et nous avons en cela un privilège sur les hommes.
    — Et lequel, Zohra ? Celui d’en être mères ?
    — Dieu ne nous défend point de voir aussi bien les femmes que les hommes ; étant voilées ou cachées nous voyons les hommes tandis qu’ils ne peuvent pas nous voir la figure.
    — Oh !… Mais assez causé Zohra ! tu oublies le rideau ; je viens de voir une autre femme !
    Zohra baissa le rideau et Meliani roula une cigarette, l’alluma et reprit du café.
    — Tu fais bien le café, Zohra, je t’en félicite ! Mais le pain est toujours mauvais.
    — C’est que, lui répondit Zohra avec douceur, nous ne sommes pas riches.
    — Ni même aisés, je le sais ; mais cela n’a pas de rapport avec ma remarque.

    — Que veux-tu dire ?
    — Que le pain n’est pas bien cuit ; il faut changer de four ; demande conseil à la femme de Ammar.
    — Ce sera fait ; n’oublie pas d’acheter du benjoin, c’est aujourd’hui jeudi.
    Meliani prit sa lampe de mineur, l’alluma et sortit après avoir crié, comme tout le monde et selon l’usage ; « Chemin ! » D’ailleurs toutes les femmes qui étaient dans la cour rentrèrent vite chez elles. Meliani, avant de sortir, laissa de l’argent à sa femme pour l’achat des légumes ; le marché était fait par Smaïl, le fils de la voisine Zoubida.
    Meliani était né à Miliana vers 1880 ; son grand-père était caïd au temps des Turcs ; il appartenait à une famille arabe venue d’Andalousie, chassée par les Espagnols. Meliani était doux, brave et honnête ; son caractère sérieux le faisait respecter par ceux qui l’approchaient, aussi ne l’appelait-on pas Meliani tout court, mais « Si » Meliani ; il parlait lentement, sans hausser la voix qui était grave et sans gesticuler, sans s’emporter jamais.
    Il portait ce jour là un vieux gilet blanc, une veste noire rapiécée et un pantalon arabe qui lui arrivait juste aux genoux ; ni chaussettes, ni faux-col mais des guêtres et un foulard au cou ; la même paire de souliers le chaussait depuis deux ans malgré les neiges du Zaccar ; sa coiffure n’était plus le majestueux guennour mais une chéchia sans pompon que le minerai de fer faisait briller à la lumière.
    Son inséparable matraque, il en était fier comme tous les mineurs, elle était rouge de minerai comme ses vêtements et ses souliers et comme son visage au retour des mines.
    Presque tous les magasins étaient fermés. Le soleil n’avait pas encore paru et les ampoules électriques éclairant Miliana n’étaient pas encore éteintes ; à l’horizon, le ciel était d’argent, l’orient rapportait lentement le jour.

    Meliani, au lieu d’aller directement aux mines, de passer par le marché découvert et de sortir par l’une des portes du Zaccar, descendit la rue Saint-Paul et se dirigea vers le débit de tabac de Hadj Ali ; pourtant cinq autres dépots étaient sur son passage. Pourquoi préférait-il Hadj Ali aux autres ? Simplement en raison de son amour pour le beau, l’ordre et la propreté ; car le magasin Hadj Ali était admirable, c’était un bijou dans le genre : le comptoir et les étagères sortaient des mains d’un artiste arabe dans l’ébénisterie ; le peintre aussi sut mettre dans ce magasin toute son âme :
    — Bonjour, Si Meliani, lui dit en se levant Si El Hadj.
    — Bonjour, Sid el-Hadj ! Comment vas-tu ?
    — Bien, merci, et toi ?… Il fait très frais, n’est-ce pas ?
    — Oui ; on ne se croirait pas en été.
    — A Alger, on se plaint d’une chaleur insupportable.

    — Il faut en remercier le patron de notre ville, le marabout Sid Ahmed Benyoussef !
    — Qu’Allah augmente son prestige !
    — Quelle heure peut-il être ?
    — Tiens ?… La montre ne marche pas. Regarde à l’horloge.
    — Il est … cinq heures vingt !

    — A quelle heure commencez-vous le travail ?
    — A six heures, exactement !
    — On demande encore des ouvriers, paraît-il ?
    — Oui.
    — Veux-tu prendre un café ?
    — Non, merci ; c’est presque l’heure du travail.
    — Sens-tu cette brise ?
    — Oui ; elle est parfumée.
    — C’est du jasmin qu’elle contient … Tu pars ?… Courage !
    — Au revoir Sid El Hadj !
    — Dieu t’aide !… A ce soir, s’il plait à Allah.
    Meliani remonta la rue Saint-Paul. On ouvrait quelques magasins ; les cafés étaient presque tous remplis de mineurs, de jardiniers et d’ouvriers. Les ampoules électriques s’éteignirent tout d’un coup. Sur la cime des immenses platanes, le soleil parut. Le bruit renaissait partout : les chiens aboyaient, les cocoricos continuaient ; des appels, des cris gutturaux se faisaient entendre partout ; les rires devenaient bruyants ; les tonneliers et les forgerons si utiles, redevenaient insupportables et les personnes nerveuses continuèrent à maudire le machinisme moderne en entendant siffler les locomotives. La ville se réveillait. Deux voitures se croisèrent ; une automobile passa.
    — Balec !… Balec !… Balec !… Balec !… criait un enfant de dix ans, poussant devant lui une assourdissante brouette.
    — Chien fils de chien !… attends, va, lui dit un vieil arabe aveugle, un mendiant agacé, irrité contre ce méchant monde.
    Le train de voyageurs n’était pas encore parti quand Meliani sortit de la ville ; il avait déjà deux minutes de retard à cause des bagages et les employés n’étant pas toujours pressés, sachant qu’on arrivait toujours en avance.
    Un train ?… un tramway à vapeur, plutôt ! Ses trois wagons, dont deux jardinières, étaient remplis d’arabes, surtout d’européens et d’israélites éparpillés ça et là ; tout ce monde remuait, descendait, remontait, redescendait, appelait un fils, un époux, un ami pour les dernières recommandations, les dernières confidences. Quelques retardataires arrivèrent en courant, tout essoufflés, un panier ou une valise à la main, un sac ou une caisse sur l’épaule.
    — En voiture, s’il vous plait !
    • Le chef de gare, un homme d’une trentaine d’années, à la barbe noire, vétu d’un costume simple en fil blanc, et coiffé d’un képi portant les lettres : T. M. (Tramway-Miliana) se décida à siffler, l’écho se fit entendre de la machine : Château Romain qui démarra non sans une forte secousse qui fit rire et jurer.

    Un pauvre Kabyle arriva, suant à grosses gouttes, un gros ballot sur le dos ; il réussit néanmoins à rattraper le train et à y monter. Un gros israélite qui parlait du nez et un indigène vêtu à l’européenne et sans instruction, ainsi qu’un européen à lorgnon mais sans esprit rirent avec éclat du pauvre Kabyle ; à ce moment deux amis, Paul et Kaddour, révoltés de cette basse moquerie envers un homme inoffensif, rentrèrent en ville.

    Le Jardin Magenta, si beau et si grand près duquel stoppait le train, était encore désert. Sur la large, blanche et belle route qui mène aux mines, la route d’Alger, Meliani salua tous ceux qu’il connaissait : les uns rentraient en ville pour y faire leurs emplettes ou travailler

    D’autres en sortaient pour aller soit aux mines soit dans les jardins qui entourent Miliana par centaines ; les ouvriers horticoles étaient employés à la journée à la cueillette des fruits. La route est bordée d’immenses peupliers, de pins, de sapins, de chênes ; elle est remplie d’ombre. Le soleil levant ne s’y voit qu’en pièces d’argent aux diverses dimensions, pièces mouvantes qui se balancent au gré de la brise. L’eau coule abondamment et toujours, aux abords verts et fleuris de cette route que des villas rendent paradisiaque, de là on domine Miliana avec ses remparts, ses platanes, ses écoles et son minaret si beau ; on admire au loin la plaine du Cheliff, plus bas et à l’horizon, à cinq étapes au moins, l’Ouarsenis. Les mineurs remplissaient la route de joie. On chantait, on sifflait ; d’autres causaient d’un air sérieux ou disaient des plaisanteries. Quelques marocains qui avaient passé la nuit à fumer du kif et à boire du thé riaient aux éclats ; trois Arabes se vantaient l’un après l’autre des exploits de leurs aïeux, tueurs de lions et de panthères.
    Arrivée au cimetière israélite, une partie des mineurs quitta la route et monta aux mines par un chemin rempli de pierres et des rochers près duquel une vigne magnifique promettait beaucoup ; les sentiers étaient nombreux ; c’étaient des traverses pour arriver plus vite là-haut, sur un chemin plus large, mieux entretenu moins fatigant, fait par les ouvriers des Mines. Les rouges mineurs le suivaient tous ; ceux qui habitaient dans les constructions à bon marché faites dans la montagne même, le prenaient deux et trois fois par jour.
    L’autre partie des mineurs suivit encore la grande route d’Alger jusqu’au Café des Belles Sources ; quelques européens avec des camarades arabes, attirés par l’odeur du vin, entrèrent dans le café européen, construit dans les jardins ; non loin de là, plus bas, au milieu de grands arbres se trouvait une grande piscine où les estiveurs venaient passer quelques instants chaque jour.

    Mais pourquoi diable ces humbles ouvriers, ces braves pères de famille et ces honnêtes célibataires, ces pauvres mineurs enfin entraient-ils si bon matin dans ce café pour prendre de l’alcool, du poison en somme, encore du poison et toujours de ce liquide puant qui donne une mort lente et terrible, qui rend fou. Oh ! Mais ils ne sortaient pas ivres du Café des Belles Sources ! Ils savaient à quoi ils devaient s’attendre là-haut, de la part des chefs.

    — Ça réveille, l’absinthe, dit en sortant, un espagnol à un jeune marocain.
    — On m’en a toujours parlé, O ! Monsieur Alcolinos !
    — Et pourquoi n’en prends-tu pas ? Regarde comme je suis vif maintenant, moi !
    — Je voudrais bien en prendre !
    — Eh bien !… Qui t’en empêche ?
    — Allah ! J’ai peur de Dieu !
    — Tu en es encore là ? Imbécile, va ! Prends-en ça fait du bien par où ça passe, comme disent les français !
    — Quelle heure est-il ?
    — Six heures cinq. Oh ! C’est embêtant ! Nous allons être engueulés !
    — En tous cas, moi, je n’ai pris que de la limonade.
    — Ça ne t’empêchera pas d’arriver en retard !

    A cette page prend fin le recit que j'ai pu écrire et qui vous laisse sur votre faim…

     

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    résumé de « ZOHRA, LA FEMME DU MINEUR »

    Photo 36

     

     

     

     

     

     

     

     

    Histoire d'une famille Milianaise, vivant dans la tranquillité et la simplicité, dans la dévotion et la croyance, mais pour devenir "civilisé" il faudra payer le prix. Et quel prix ! Celui de la dégradation de la personnalité humaine… La trame de l'histoire est très simple en elle-même. L'intrigue anodine n'est là que pour gonfler le roman, Si Miliani, honnête homme, croyant, respecté, travaille à la mine de fer de Zaccar de Miliana. Pendant ce temps, sa femme encore jeune garde et entretient la maison.Tout irait pour le mieux dans le meilleur du monde si ce début de conte de fées n'était perturbé par le vivant, mais énigmatique Grimecci, un Italien ami de Miliani, cet ami entraînera le respectueux et respecté Miliani à la boisson. 

    Ce même ami qui lui a appris à boire, l'enverra en prison pour une nuit d'abord, cinq ans ensuite. Devant le changement subit de Miliani, Zohra sa femme essaiera de le raisonner, puis attendra et patientera enfin jusqu'à sa mort en emportant avec elle l'image de son mari d'avant. Le jour même où est enterrée sa femme, Miliani inculpé injustement de meurtre sera condamné à cinq ans de travaux forcés. Le vraie assassin n'écopera que d'une année.

    Quant à l'intrigue, elle tourne entre Miliani et Zohra, noyau principal Grirnecci, sa femme Thérèse et Rosette, une jeune juive. L'Italien abandonne sa femme pour aller vivre avec Rosette. Thérèse jalouse tuera son mari avec le fusil de Miliani.

    Miliani n'aura pas le courage, à sa sortie de prison, de revenir à Miliana. Il ira au Maroc sous un autre nom : " El Menssi " en souvenir de sa femme qu'il avait "oubliée ". Mais au-delà de la simple trame de l'histoire, l'auteur a soulevé quelques problèmes encore vivaces : critique du maraboutisme, des superstitions et " des fils presque innombrables des marabouts". L'exploitation de l'Algérien, par le Français, l'inégalité dans le travail entre l'Algérien et les autres, la supériorité de la langue. " Comment... Tu oses comparer la langue française à une langue de sauvages ? ".

    Le rôle et l'attitude de femme algérienne décrits sans tâches, ni bavures, tout au long de ce livre, comme la gardienne de la personnalité algérienne. Sans entrer dans le détail, à partir de dialogues ou d'anecdotes, l'auteur critique le pays occupant à travers l'attitude de ses ressortissants et son " rôle civilisateur " dont le premier précepte est de boire, le second, de faire fi de la religion. Cette civilisation entraînera Miliani dans la dégradation : "Celui-ci ne faisait plus les cinq prières quotidiennes... on se lasse vite de bien faire, de vivre en paix…Autrefois, il s'interdisait de regarder le visage d'une femme même européenne, il devint moins sévère pour lui-même ". Doucement la pente entraînera Miliani vers sa perdition et ce n'est qu'après avoir payé de la vie de sa femme et de cinq années de la sienne qu'il reprendra une autre vie.


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