• Voir aussi 

    http://gadames.eklablog.fr/la-revolte-de-margueritte-ain-torki-a125560450

    Avez-vous fait un tour dans ce petit bijou de magasin situé en face du café La Renaissance, Place Emir Khaled (Place de l'Horloge),
    des Ysmail Dahlouk, l'une des nobles familles de Miliana.
    Je pense que ses propriétaires de l'époque le destinaient beaucoup plus  à la réception de leurs amis autour d'un thé que pour le commerce

    Lorsque j'étais aux affaires, j'avais essayé de le faire classer, en vain...

    Nos amis Mohamed Benrabah et Lotfi Khouatmi pourraient nous éclairer davantage...

     

     

     

     

     

     

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    Il était une fois Ain Torki ou l’aube d’une révolution

    Yacoub Mohamed Bel Hadj

     

    Le 26 avril 1901, à l'aube, les habitants du petit village de Margueritte, actuellement Ain Torki, un village qui se trouve sur les flancs du mont Zaccar, à une quarantaine de kilomètres de Ain Defla, se sont soulevés pour exprimer leur mécontentement face à l'ordre colonial. Cette révolte, qui était intervenue dans un contexte où l'administration coloniale parlait de « l'Algérie pacifiée », avait alors suscité une grande inquiétude dans les milieux coloniaux. Inquiétude traduite dans les colonnes de la presse coloniale qui avait consacré plusieurs articles et reportages à cette révolte jugée pour le moins inattendue.

    Christian Phéline, un ancien coopérant au ministère algérien de l'Agriculture et de la Réforme agraire peu après l'indépendance, vient de consacrer un livre très documenté (L'aube d'une révolution, Margueritte, Algérie, 26 avril 1901, préface de Benjamin Stora) à cette révolte. S'appuyant sur les archives et les écrits journalistiques de l'époque, il a retracé la chronologie des événements avant d'aborder les véritables raisons de ce soulèvement. Il a également évoqué avec précisions la répression menée par l'ordre colonial contre les habitants de ce village. Un intérêt particulier est accordé, dans ce livre, au procès des meneurs de cette révolte ainsi qu'à leur emprisonnement. Bref, il s'agit d'un véritable travail de recherche digne d'un grand historien. Dans sa préface, l'historien Benjamin Stora a mentionné que cet ouvrage « offre de l'événement un récit aussi vivant que précis, attentif tant aux destins individuels qu'aux forces collectives, et qui en dégage aux mieux la portée annonciatrice. Pour la première fois, se trouvent restitués le déroulement de la journée du 26 avril, les exactions occultes perpétrées sous couvert du respect d'un Etat de droit républicain, l'embarras d'une riposte prétendant réduire l'affaire à autant de crimes individuels de droit commun, les multiples tracasseries administratives auxquelles le Code de l'indigénat permit encore de soumettre les acquittés. […] A plus d'un siècle de distance, la lointaine flambée de Margueritte y trouve encore à susciter des questions nouvelles. »

    La révolte de Margueritte n'a duré que huit heures et n'a pas dépassé les limites d'un village : celui de Aïn Torki. Village qui, à partir des années 1880, fut transformé en un petit centre de colonisation. Des changements furent alors constatés brutalement. Les forêts et les terres de pacage de la tribu des Righa étaient devenues, expropriations foncières aidant, un grand champ de riches vignobles qui avait fait le bonheur de gros colons sans scrupule, notamment quand il s'agit de gagner davantage de terre sur les surfaces des Algériens.

    Les faits

    Tout commence à l'aube du vendredi 26 avril 1901, lorsque des paysans, une dizaine, s'attaquent au caïd du village, un préposé musulman de l'administration coloniale chargé de contrôler le douar. Ce dernier a dénoncé à ses supérieurs les paysans qui comptaient organiser un pèlerinage à Besnès au Maroc, tout en mentionnant que l'intention véritable de ces pèlerins était de rejoindre Bouamama dans son exil au Maroc. Après l'attaque dont il a fait l'objet, le caïd prend la fuite pour se réfugier dans la maison forestière du col de Tizi-Ouchir. Les paysans le prennent en chasse. Première victime européenne : un garde champêtre tué. Le groupe de manifestants, grossi par plusieurs dizaines d'ouvriers journaliers, se renforce davantage dans sa marche vers le village où ils mettent la main sur des chevaux, des victuailles et des munitions avant de s'engager sur la route de Miliana. Alerté par télégraphe, un détachement de troupes arrive sur les lieux et commence aussitôt à disperser brutalement la foule.

    Christian Phéline a évoqué, lors de la présentation de son livre à Ain Defla en juin dernier à l'occasion du colloque de la Wilaya IV historique, plusieurs constats sur le déclenchement de cette révolte. Il a affirmé : « Née d'un enchaînement incontrôlé de violence, la prise du village n'était en rien préméditée et s'inscrivait encore moins dans un projet plus large d'insurrection. Les participants ayant agi à visages découverts, la justice coloniale aurait pu s'en tenir à sanctionner ceux qui avaient joué le rôle de « meneurs ». Dès le soir du 26 avril, une rafle militaire est cependant lancée à travers le Zaccar avec pour consigne d'arraisonner tous les hommes entre 15 et 60 ans. 400 captifs sont ramenés à Margueritte. 125 suspects que des colons désignent en place publique comme ayant participé au soulèvement sont emprisonnés à Blida, puis transférés quelques mois plus tard à la sinistre prison Barberousse (Serkadji) à Alger. Ils y resteront 18 mois, 19 d'entre eux y trouveront la mort. Entre-temps, leurs biens et leurs troupeaux ont été saisis et vendus, laissant les familles dans une totale misère. Fin 1902, le journal bilingue Akhbar dénoncera en outre les graves représailles auxquelles gendarmes et tirailleurs s'étaient livrés lors de la rafle d'avril 1901 : saccage de gourbis, violences, viols, exécutions sommaires. »

    Les raisons de la colère

    Il faut dire, comme l'a si bien démontré C. Phéline, que malgré les multiples manœuvres de l'administration coloniale qui avait tout essayé pour cacher les véritables raisons de cette révolte, la vérité finit par être connue. En effet, la première réaction à ce soulèvement fut celle du gouverneur général de l'époque, Charles Jonnart, qui considéra l'alerte du 26 avril comme « un accès isolé de fanatisme n'exprimant en rien un mécontentement tenant aux méthodes de la colonisation». Ce dernier justifia sa position par le fait que les deux principaux meneurs de cette révolte, Yacoub Mohamed Bel Hadj et Taalbi el Hadj, deux paysans du village, appartenaient à des confréries religieuses : le premier à la Rahmanya et le second à la Taibya. Mais selon l'auteur de L'Aube d'une révolution, « l'explication religieuse dissimule cependant mal les raisons économiques de l'exaspération des Righa. Déjà en 1892, une mission sénatoriale conduite par Jules Ferry avait relevé le mécontentement que causaient dans le Zaccar les redevances de pacage et les amendes forestières parmi une population montagnarde tirant une partie importante de ses ressources de l'élevage et du charbon de bois. De plus, depuis le sénatus-consulte de 1863, les Righa du douar Adélia avaient perdu la moitié de leurs terres alors que leur nombre était passé de 2200 à 3200. »

    Cette politique d'expropriation coloniale était alors soutenue par les gros colons insatiables. C'était le cas de Jenoudet, le principal colon du village, qui, à lui seul, avait réussi à s'approprier plus de 1200 hectares pour l'exploitation de vignoble. Et à travers toujours le même procédé, c'est-à-dire la voie expéditive de licitations, en faisant dissoudre par voie judiciaire des propriétés indigènes indivises, ce colon avait entrepris des démarches pour obtenir un nouvel agrandissement des terres de colonisation. Les familles algériennes menacées par le projet de Jenoudet avaient alors pris l'initiative de saisir le président de la République pour lui demander d'intervenir et de mettre un terme à ces expropriations, et le priant par là même de bien vouloir faire en sorte à ce qu'ils gardent leurs terres. Quatorze familles en tout avaient adressé cette requête, rédigée par l'écrivain public de Miliana, au président de la République française. Le projet fut alors bloqué par Paris. Mais un mois avant le 26 avril, une nouvelle menace d'expropriation avait été rendue publique. A bien y regarder donc, la raison de cette révolte, de « ce sursaut collectif de dignité », était incontestablement l'injustice exercée par le système colonial aveugle et aveuglé par sa boulimie…

    Le procès

    Le 15 décembre 1902, plus de 18 mois après la révolte de Margueritte, le procès des insurgés s'ouvre à Montpellier en France. La délocalisation du procès d'assises d'Alger vers Montpellier pour échapper à la pression de l'opinion coloniale algéroise qui réclamait alors des exécutions sur la place publique, est obtenue par les inculpés après avoir saisi la cour de cassation. Parmi les 106 inculpés, Yacoub Mohamed Bel Hadj est celui qui a marqué le plus l'assistance. Dans sa déposition, il avait décrit, selon Christian Phéline, en des termes aussi simples que parlants la dépossession subie par sa famille et ses semblables : « Nous avons été dépouillés de nos terres, les unes prises par M. Jenoudet, les autres par différents colons, et nous avons été obligés de travailler pour vivre. Quand un de nos mulets s'égarait sur la propriété d'un colon, nous étions obligés de verser 15 à 20 francs pour rentrer en possession de la bête ; quand notre troupeau pacageait dans les broussailles, on n'hésitait pas à nous faire des procès-verbaux. Nos terres, autrefois nous permettaient de vivre, aujourd'hui, nous sommes obligés de vivre avec 1 franc ou 1 franc 50 de salaire. Que peut faire un homme avec un pareil salaire, quand il a une nombreuse famille à nourrir, à vêtir et à subvenir à tous les autres besoins ? Quand nous avions besoin d'argent, la Caisse de prévoyance ne prêtait pas à de simples particuliers comme nous. Alors nous étions obligés de nous adresser à [l'intendant de l'un des colons], qui nous vendait le sac de grains de 25 à 30 francs. »

    Son propos est appuyé par la défense. Me Maurice l'Admiral, un avocat guadeloupéen venu d'Alger, présente les inculpés comme « les symboles du nouveau « prolétariat indigène » né des expropriations coloniales ». Le procureur général fait tout pour réduire la révolte à une simple affaire de crime et de pillage. Il requiert alors une condamnation générale et dix peines de mort. Contre toute attente, le jury refuse toute exécution et prononce plus de 80 acquittements. Neuf inculpés sont condamnés aux travaux forcés, parmi eux Yacoub. Ils sont envoyés au bagne de Cayenne où ils mourront. Quant aux acquittés, « bien qu'innocentés par la Justice française, ils découvrent à leur retour qu'ils avaient perdu leurs troupeaux, que leurs biens avaient été séquestrés, que les colons refusent de les réembaucher et réclament même à leur encontre des mesures administratives d'éloignement ou d'internement... », souligne Christian Phéline.

    Epilogue

    Intervenue dans un contexte marqué par la fin des grandes insurrections populaires, avec notamment l'essoufflement du soulèvement de cheikh Bouamama en 1881, la révolte de Marguerite portait en son sein les germes d'une prise de conscience d'un peuple complètement dépouillé de ses biens par la machine coloniale infernale. En conclusion, la parole à l'auteur de L'Aube d'une révolution : « Dépossession de masse. Représailles collectives. Incarcérations de simples comparses. « Double peine » judiciaire et administrative. Déni des principes du droit républicain pour la grande majorité de la population… On le voit : à l'échelle d'un village, Margueritte annonce aussi les méthodes qui, de manière irréversible, conduiront aux massacres de Sétif et de Guelma en 1945 puis à la guerre totale au prix de laquelle, dans le cas algérien, s'est payée la marche vers l'indépendance. Déjà, avant même que se renforce une conscience proprement nationale, le soulèvement de 1901 suggère aussi toute la complexité du rapport entre résistance économique, réaffirmation d'identité religieuse et défi politique à l'ordre en place. À l'exact mi-parcours entre la grande révolte de la Kabylie en 1871 et le premier essor du mouvement national au cours des années 1930, il doit être salué comme un jalon de la plus haute valeur annonciatrice dans l'histoire d'une Algérie à la recherche d'elle-même. »

    Par Imad KENZI

     
     
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    On dit que la sauce du couscous de l'est algérien est rouge comme le lever du soleil.
    La sauce du centre est blanche comme le soleil à son zénith (à midi).
    La sauce de l'ouest est jaune-orange (safran) comme le coucher du soleil.

             (cliquez si envie tous couscous)    
     

     

     
     

    Couscous aux légumes

    Délicieux...  Les légumes y sont imprégnés des épices spécifiques au couscous et qui font la richesse de ce plat. Epices qui éveillent les sens et réchauffent les coeurs !! Sans parler de la graine, tendre et discrète, qui est en vérité le pilier du plat. Et aussi,la tendre viande d'agneau.On pourra le manger avec les doigts si la fourchette rompt la spontaneité et le naturel que ce plat inspire.

    Les différents couscous préparés en Algérie:


    Coucous aux légumes (le classique).



    Il s'agit du couscous le plus répandu.
    Ce couscous est accompagné d'un bouillon de légumes et de viande.
    Ce bouillon peut être rouge ou blanc.
    Les légumes varient selon les régions où il est préparé.


    Couscous d'orge au glands de chêne (Jijel)

    Blog de mumus : mumus, Délicieux Couscous...

    Le couscous d'orge (ch3ir) aux glands de chêne (baloute) pilé est un plat très apprécié dans la région de Jijel.
    Les glands de chêne vont lui donner un goût très particulier ainsi que sa couleur marron.
    Ainsi il est communément appelé couscous noir (seksou dekhel).


    Couscous à la lavande sauvage (bel halhal) (Miliana, Alger, Blida, Cherchell...)

    Blog de mumus : mumus, Délicieux Couscous...

    Un couscous préparé à l'occasion de la venue du printemps à base de lavande sauvage, plante à laquelle on attribue de nombreuses vertus.
    Il est considéré comme un plat remède.
    On ajoute du sucre à ce plat pour masquer un peu le goût amer du halhal et de huile d'olive



    Couscous "ouchou isafar" (Ghardaïa)

    Un couscous de couleur verte due aux plantes aromatiques utilisées pour rouler le grain de couscous.
    Il s’agit notamment de feuilles d’eucalyptus et de menthe séchées et réduites en poudre et mélangées à la semoule


    Couscous au poisson.

    Blog de mumus : mumus, Délicieux Couscous...

    Préparé généralement avec du mérou.
    Certains le préparent même avec des sardines.



    Couscous maamar (Mostaghanem)

    Blog de mumus : mumus, Délicieux Couscous...

    Sa particularité: El Maamar qui est une farce à base de viande de boeuf hachée.


    Couscous à la sauce safranée et pimentée (Tlemcen)

    Blog de mumus : mumus, Délicieux Couscous... 


    Le couscous ou mesfouf salé aux légumes (Kabylie).



    Un couscous aux légumes (haricots, petits pois, courgettes et carottes etc...)
    Agrémenté d'huile d'olive et servi avec du lben ou du raïb.


    Le mesfouf (variante de couscous sucré).

    Mesfouf sucré aux raisins secs.



    Mesfouf aux dattes.



    C'est souvent un plat que l'on retrouve au moment du s'hour pendant le mois de Ramadhan.

     Lequel vous plait ?

     

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  •  L'un des amours les plus célèbres mais des premiers avec un 

    langage poétique si particulier  à ces Touareg que sont 

    Dassine et Moussa

      

    Moussa aime Dassine. Il l'appelle :

    « La rose du Hoggar »
    « La lune blanche »
    « La fille de l'étoile »
    « L'incomparable »
    « L'unique »
    « L'or et l'argent mêlés »
    « L'étoile entre les étoiles »
    « La sœur jumelle du soleil »
    « Ma montagne bleue »
    « Mon amphore brune »

    Et au plus fort de son désespoir, elle est :
    « La colombe et l'hyène »
    « Le lit et la tombe »
    « Le ciel et l'enfer »

    Dassine et Moussa,

    passions inassouvies

    Dassine aime Moussa. Elle l'appelle :
    « Le lion »
    « Le juste »
    « Le croyant »
    « L'aigle qui va au loin »
    « L'époux de ma pensée »

     

    C'est Dassine,
    sa cousine par la sœur de sa mère.
    Une voyante la lui a annoncée, marchant sur un chemin de pierre, aussi belle qu'un rêve saturé de lumière. Ce lent chemin, il le sait, c'est le sien, car déjà, dans le ventre de sa mère, il l'aimait.
    « Son cou est plus beau que celui d'un poulain attaché dans un champ d'orge et de blé en avril. Dieu l'a créée et lui a accordé de jouir du respect de tous. Son oncle n'a pas de repos : tout le monde vient la lui demander en mariage. Quant à elle, en liberté, elle joue de l'imzad (1) et élève gaiement la voix. Je donnerais en aumône les troupeaux qui marchent vers la montagne et je donnerais tout ce qu'il y a de pâturages engraissant chamelles et chèvres d'ici jusqu'au Bornou pour qu'elle reste dans l'estime des hommes entre le soleil et les étoiles. »  

     

    « Depuis ma naissance que je te connais, tu es plus beau qu'un dattier chargé de fruits sucrés. Lorsque tu prends ton chameau brun, celui marqué de vert sous la mâchoire, vert comme l'épi non mûri, tu es plus émouvant qu'une promesse de pluie, celle qui s'annonce avec l'éclair à l'Est. Toutes les femmes t'admirent. Tu es plus beau qu'un tamzak (2) richement décoré. Tu es plus rayonnant que les cristaux de glace au plus froid de l'hiver. »
    Moussa veut que son front enturbanné surpasse tous les fronts de l'Ahal (3)
    Dassine veut que le sien le dépasse encore.
    L'orgueil les empêche de céder l'un à l'autre. Ils ont trop peur de se perdre en se perdant l'un dans l'autre.
    Et pourtant ils s'aiment. On dit : « Si tu veux être aimé d'une femme, reste assis auprès d'elle, ainsi tu l'honores. Laisse-lui sa liberté, ainsi elle t'aimera sans contrainte. »

    Elle danse, la fille bleue, de ses seules mains tendues vers les amoureux.
    Elle chante, la fille bleue, des milles chants nés de la seule corde de son imzad.

    Le voile noir de Moussa tait les secrets de sa bouche.
    Le voile noir de Dassine cache le regard de ses yeux.
    Et le son de l'archet sur le crin de l'imzad les harcèle.
    Dassine dit : « Préfère à toutes voix, préfère avec moi, la voix de l'imzad, le violon qui sait chanter. Et ne sois pas étonné qu'il n'ait qu'une corde : as-tu plus d'un cœur pour aimer ? Mon imzad à moi est à lui tout seul tout l'espace qui vous appelle. »

    Elle rit, la fille bleue, égrenant le pas dansant des chèvres sur des rochers de souffre.
    Elle rit, la fille bleue, de l'amour de Moussa et elle le possède par les mots, par les lettres de Tifinagh (4).


    Elle brûle de liberté, la fille bleue. Elle agrandit ses yeux de k'hol et se farde cœur d'indigo, d'ocre et du jaune des fleurs d'acacia. Elle brûle plus encore de l'amour qu'elle refuse...Et d'Insalah à Tombouctou, se chante le nom de Dassine : « La rose peut-elle empêcher son parfum de se donner à tous ? »


    « On dit que nous sommes trois à te plaire, sans que tu saches encore celui que tu préfères : si c'est Saori pour sa constance, Aflan pour sa richesse, ou moi pour ma poésie. Lequel triomphera de ton cœur, ô Dassine, des troupeaux, de l'orgueil ou du feu ? »
    Aujourd'hui elle part, la fille bleue, au destin de ses noces. Elle a choisi Aflan Ag Doua pour époux.
    « Et voici que s'est levé dans le ciel le soleil du jour de ton mariage, et à ce soleil du ciel répond le soleil de nos armes. Dassine, toi la fille de l'étoile qui mets sa chamelle d'or dans le pâturage du ciel, comment dire ton éclat ? Tu n'as pour bijou que ce collier berbère sur ta peau blanche. Tes cheveux, lissés en nattes, sont ta seule parure sous le voile. Et par ton seul sourire tu rayonnes, plus douce devant la tente que le pain de sucre et le rayon de miel. »

    On dit : « L'homme qui déplait à une femme doit se tenir à l'écart, comme le méhari que l'on n'a pas choisi pour la caravane. »
    Bientôt, elle sera mère, la fille bleue, mère d'un fils né d'elle et d'Aflan, qu'elle nommera Sidi-Moussa-le-lionceau. Elle se dit : « La gloire de mon front est moins grande que celle de mon sein gonflé de lait. » Et elle entend : « Femme, ne te plains jamais, toi qui connais la joie blanche d'allaiter. »

    Tin-Hinan, reine des Touareg


    Moussa le guerrier, Moussa le poète, s'est éloigné depuis longtemps.... Il va là où elle n'est pas, pour s'engloutir dans l'espace du désert, pour la perdre dans le sable de la mémoire : « L''oasis est loin, mais moins loin que l'amour de Dassine. » Il vit parmi les épines et cram-cram (5), terrassé par la soif intarissable de l'aimée. Il demeure de longues heures les pieds posés nus sur le sable, dans le silence bruyant de sa douleur.
    « Homme, il faut savoir se taire pour écouter le chant de l'espace. Qui affirme que la lumière et l'ombre ne parlent pas ? »
    Moussa a choisi la fièvre, les bêtes sauvages, les blessures, la lance glorieuse, la soif, la faim, le vent et les mirages, l'aridité du désert.
    Il veut mourir en combattant. Toujours prêt à tuer pour se tuer lui-même. Il lève haut son bracelet qui porte la vaillance de son bras nu. Il hurle dans le vent la rage de son amour englouti : « Trop lourd est le burnous de la vie. »
    Mais de lune en lune, sa soif de la femme bleue grandit. Sur le sable il trace le serment de ne jamais prononcer son nom. Et déjà, le vent, en tourbillonnant, a tout effacé. Passent les années... Aflan délaisse Dassine pour « acheter » une autre femme. Dassine, indifférente à son absence...La tendresse de son enfant, Sidi-Moussa-le-lionceau, la comble... Mais la pensée de Moussa, son premier amour, l'habite.
    Passent les années, huit années de désordres, de violence, de désespoir...
    Alors, un soir, son méhari commande à Moussa de revenir au campement, de revenir vers la fille bleue. Moussa lui a obéi.
    A l'entrée de la tente, elle le regarde, aussi languissante qu'un dernier souffle d'air, aussi ployée que le genêt du désert tourné vers le vent.
    Moussa a dit : « Je me suis abîmé dans ton amour comme dans une tombe. La vie s'est refermée sur moi. Quelle ivresse peuvent me donner désormais les conquêtes les plus difficiles ? Les autres femmes n'ont été pour moi rien de plus que la les brumes de la rosée pour le soleil. Maintenant je viens de goûter sur ta bouche la volupté d'absorber ton cœur et de te livrer ma vie dans le mien. Ton baiser a l'odeur enivrante du mimosa qui sourit au gommier bleu sous la main d'or du jour levant. Le désert lui-même n'est plus assez vaste pour séparer nos cœurs. »


    L'enfant, Sidi-Moussa-le-lionceau, a maintenant seize ans. Il a désormais le droit de se battre avec les hommes. Dassine se rendit chez Moussa : « Moussa, toi qui par amour pour moi es devenu le pèlerin du soleil et le lion des combats, enseigne à mon fils ce que t'ont enseigné le silence et le temps. »
    Moussa dit alors à l'adolescent : « Apprends d'abord, et parle ensuite...Au sédentaire la charrue, au guerrier le combat. Que le chamelier garde ton troupeau, que le Takouba (6) garde ton honneur ! Crois en ta force si tu veux être fort et que la fatigue ne terrasse que celui qui mesure ses pas. L'opulence assèche le cœur et le combat l'ennoblit. Il faut que ton courage monte comme un palmier dans le ciel et que la peur s'enfonce comme une taupe dans la terre, si tu veux avoir l'orgueil d'être toi.. »
    L'adolescent partit au combat. Il est tué deux ans plus tard. Sa mère, Dassine, s'enferme dans la solitude de son malheur. Elle dédie sa passion au sable qui coule entre ses doigts en gerbes de poussière brisées par le soleil.
    Moussa, lui, est torturé par l'amour amer, plus amer que le fiel des fleurs vénéneuses. Ni les baumes, ni les talismans, ni les feuilles à mâcher ne le guérissent de sa fièvre.
    Pour Moussa, lentement, la main noire de la mort avance.
    Il faut connaître le désert pour savoir le silence. On dirait qu'il tombe de la lampe de chaque étoile et du tombeau blanc de la lune. Moussa dit aux étoiles : « Qu'on m'ensevelisse dans l'infini du désert...A qui meurt d'amour immense, il faut un immense oubli. »



    On est venu me dire que tu es mort.
    "Je monte sur la colline où est ton tombeau.
    Je prends des pierres, j'enterre mon coeur.
    L'amour c'est pendant la vie qu'il se donne.
    A la mort on n'apporte que des pierres."

    "La mort qui te fait des yeux creux et une bouche sans lèvres
    te rendra auprès d'Allah ton visage de vie."

    "L'Amour est plus fort que la mort"


    (1) Imzad : violon à une corde
    (2) Tamzak : selle de dromadaire
    (3) Ahal : soirée poétique rythmée par une joueuse de l'imzad où les célibataires femmes et hommes rivalisent de poésie et d'élégance
    (4) Tifinagh : Alphabet berbère
    (5) Cram-cram : graminées sauvages du sahara. La graine est enfermée dans un étui d'épines qui s'accrochent aux vêtements et déchire la peau
    (6) Takouba: épée touareg

    Résumé par Djamal Benmerad :
    Extraits du livre de Maguy Vautier
    La fille bleue
     
     
     

     


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    Bienfaiteur Citron

     

    Les bienfaits du citron. 

     


     Lisez et faites lire !


    Le citron ennemi N°1 du cancer
    C'est à savoir et à diffuser...
    Institut de Sciences de la Santé, L.L.C. 819 N. Causez Street, Baltimore, MD 1201
    Lisez avec attention le message que l'on vient de m'envoyer, j'espère que vous le ferez suivre !!!
    Les bienfaits du citron.
    Le citron (citrus) est un produit miraculeux pour tuer les cellules cancéreuses.
    Il est 10.000 fois plus puissant que la chimiothérapie.
    Pourquoi ne sommes-nous pas au courant de cela?
    Parce qu'il existe des laboratoires intéressés par la fabrication d'une version synthétique qui leur rapportera d'énormes bénéfices.
    Vous pouvez désormais aider un ami qui en a besoin en lui faisant savoir que le jus de citron lui est bénéfique pour prévenir la maladie.
    Son goût est agréable et il ne produit pas les horribles effets de la chimiothérapie.
    Si vous en avez la possibilité, plantez un citronnier dans votre patio ou votre jardin.
    Combien de personnes meurent pendant que ce secret est jalousement gardé pour ne pas porter atteinte aux bénéfices multimillionnaires de grandes corporations ?
    Comme vous le savez, le citronnier est bas, n'occupe pas beaucoup d'espace et est connu pour ses variétés de citrons et de limes..
    Vous pouvez consommer le fruit de manières différentes: vous pouvez manger la pulpe, la presser en jus, élaborer des boissons, sorbets, pâtisseries, ...
    On lui attribue plusieurs vertus mais la plus intéressante est l'effet qu'elle produit sur les kystes et les tumeurs..
    Cette plante est un remède prouvé contre les cancers de tous types. Certains affirment qu'elle est de grande utilité dans toutes les variantes de cancer.
    On la considère aussi comme un agent anti microbien à large spectre contre les infections bactériennes et les champignons, efficace contre les parasites internes et les vers, elle régule la tension artérielle trop haute et est antidépressive, combat la tension et les désordres nerveux.
    La source de cette information est fascinante: elle provient d'un des plus grands fabricants de médicaments au monde, qui affirme qu'après plus de 20 essais effectués en laboratoire depuis 1970, les extraits ont révélé que:
    Il détruit les cellules malignes dans 12 types de cancer, y compris celui du côlon, du sein, de la prostate, du poumon et du pancréas...
    Les composés de cet arbre ont démontré agir 10.000 fois mieux que le produit Adriamycin, une drogue chimiothérapeute normalement utilisée dans le monde, en ralentissant la croissance des cellules du cancer.
    Et ce qui est encore plus étonnant: ce type de thérapie avec l'extrait de citron détruit non seulement les cellules malignes du cancer et n'affecte pas les cellules saines.


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