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    Elle était pour eux cette Kermesse à Miliana en 1933

    où n'apparaissaient que de rares Milianais

    Grande Kermesse à Miliana pour Pâques 1933. Photo d'Henri Deyris.

     

    Et post-indépendance aux premières années, subsistèrent quelques bals et sauteries lors de la Fête des Cerises


     

     

    Que cet écrit soit un appel à nos édiles municipaux pour
    une meilleure prise en charge de notre cité et la
    prépation d'une Fête des Cerises digne de MILIANA

    MILIANA et
    Les Cerises   ou   Hab El Moulouk   ( Grains des Rois )

    Miliana, Miliana, Eden Terrestre, Paradis en perdition...
    On parle moins de Miliana, ce nid d'aigle, où poussent toutes sortes de fruits aux 
    noms enchanteurs, Reines-Claudes, Cerises, Mirabelles, Plaquemines,Amendes, 
    Grenades, Pommes, Pêches Rustiques, Prunes, Coings, et bien d'autres encore qui
     vous mettent l'eau à la bouche...
     A l'évocation de Miliana, on lui associe automatiquement, ville des cerises qui en 
    faisaient sa renommée et aussi Fête des Cerises qui était l'une des plus belles 
    d'Algérie, très fréquentée et prisée par des visiteurs des quatre coins du pays.
     On pouvait y voir des chars fleuris, aller danser au bal, animé pour l'un d'entr'eux, 
    par Perez BRAVO et son orchestre, venus du Brésil, ou à la sauterie dansante à la 
    piscine etc...
    Mais cela, c'était hier et le dépérissement de cette fête en a fait une sorte de 
    braderie locale... Nostalgie des souvenirs...

    Revenons à nos CERISES, ce fruit princier qui, lui aussi, se fait rare
    en raison du non renouvellement de ses arbres et des évènements survenus dans 
    le pays qui ont poussé à l'abandon des campagnes.  Un fruit éphémère, qui n'est 
    disponible que quelques semaines chaque année.Contrairement aux pêches ou au melon,                en vente tout l'été, la cerise se laisse désirer. 

    La cerise est choisie de préférence charnue, ferme, d'une couleur éclatante et 
    brillante, avec des queues vertes et attachées.Il existe de nombreuses variétés de cerises                 réparties  en deux catégories, les douces 

    et les acides. Parmi les douces, on trouve les bigarreaux, très recherchés pour leur 
    fermeté et leur goût raffiné et sucré.
    Les pédoncules, ou queues de cerises, se préparent en décoctions et sont utilisées 
    notamment contre l’inflammation des voies urinaires, la goutte,la cystite et 
    l'hydrophisie
    Et la confiture aux cerises à la saveur exquise que l'on réservait surtout aux hôtes 
    de même que celle des petites poires - Blanquettes ou planquettes - que l'on prenait 
    par la queue pour la déguster comme le miel ...
     

    En effet, la cerise de Miliana est de grande renommée et, sans verser dans le 
    chauvinisme, la meilleure du pays.  Et elle a servi d'exemple dans la comparaison 
    d'avec Tlemcen dans un écrit dont je ne me rappelle plus que ce qui suit :
     
    "Tlemcen, Tlemcen, tu serais Reine,
    N'étaient les Cerises de Miliana" 

    Cette année, vue la rareté de la cerise, son prix  a atteint des sommets innouis ce qui 
    a considérablement réduit ses confitures dans les ménages qui les réservaient pour 
    l'essentiel aux invités
     Figurez-vous qu'en réalité, ce n'est pas la cerise qui faisait la renommée de Miliana 
    mais la prune "la Reine Claude" dont toute la production était destinée à l'exportation 
    vers la France . La Reine Claude a aussi disparu et d'après les spécialistes, ce serait 
    dû aux conditions atmosphériques. Nous avions à la maison ce prunier très généreux 
    et un cerisier bigarreau qui avait dépassé en hauteur les tailles habituelles, et tous 
    deux se sont éteints.

      Cerise est un prénom usité (n'est-ce  pas beau ?)

    « mettre une cerise sur le gâteau », c’est terminer une activité,
    « c’est la cerise sur le gâteau » signifie (parfois ironiquement) « c’est le petit 
    détail final qui parfait une réalisation ».
    En informatique, le terme « cerise » commence à voir une grande diffusion, 
    c’est en fait le crack / patch concernant un logiciel 
    (Réseau P2P principalement ; Mininova, ThePirateBay, ReloadParadise...).
     
     -Jacques Rousseau (1712-1778), extrait de L’idylle des cerises dans 
    Confessions (1782)
    je vous aime:Après le dîner […] nous allâmes achever notre dessert avec des cerises. 
    Je montais sur l’arbre, et je leur en jetais des bouquets dont elles me rendaient des 
    noyaux à travers les branches. Une fois Melle Gallay, avançant son tablier et reculant 
    la tête se présentait si bien, et je visais si juste, que je lui fis tomber un bouquet dans 
    le sein; et de rire. Je me disais en moi-même : Que mes lèvres ne sont-elles des cerises ! 
    Comme je les leur jetterais ainsi de bon cœur…
     

    Quelques recettes :

                                                    

    "Le temps des cerises"  - Paroles de la chanson:

    Mais il est bien court, le temps des cerises
    Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
    Des pendants d'oreilles...
    Cerises d'amour aux robes pareilles,
    Tombant sous la feuille en gouttes de sang...
    Mais il est bien court, le temps des cerises,
    Pendants de corail qu'on cueille en rêvant !

    Quand vous en serez au temps des cerises,
    Si vous avez peur des chagrins d'amour,
    Evitez les belles !
    Moi qui ne crains pas les peines cruelles
    Je ne vivrai pas sans souffrir un jour...
    Quand vous en serez au temps des cerises
    Vous aurez aussi des chagrins d'amour !

    J'aimerai toujours le temps des cerises,
    C'est de ce temps-là que je garde au cœoeur
    Une plaie ouverte !

    Et dame Fortune, en m'étant offerte
    Ne saurait jamais calmer ma douleur...
    J'aimerai toujours le temps des cerises
    Et le souvenir que je garde au cœoeur !

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     Le coeur perçoit ce que l'oeil ne voit pas 

     

     

     

    La fête du Mouloud à Miliana

     

    M'Naret Miliana

     La fête du Mouloud correspond à la célébration de la naissance du prophète Mohammed (صلى الله عليه و سلم) qui est né à La Mecque le 12 du mois lunaire de Rabie el-awal en l’an de l’Eléphant correspondant à l’année 571 de l’ère grégorienne et qui mourut à Médine à l’âge de 63 ans, exactement le 12 du mois de Rabie el-awal en l’an XI de l’Hégire correspondant à l’année 632 grégorienne. 

    C'était des petites maisons faites en planches, avec des minarets. Elles étaient de la taille d'un véhicule. Elles étaient illuminées avec des cierges et bougies. Les femmes lançaient des you you à leur passage.Toutes les "m'nara" convergeaient  alors vers la mosquée du Saint Patron de la ville  Sidi Ahmed Benyoucef où une veillée religieuse était organisée.     

    La préparation des festivités se fait quelques jours auparavant par la construction des M'narettes dans les divers quartiers de la ville et c'est une sorte de concours pour la plus belle d'entr'elles.

    C'est dans une ambiance de compétition et de rivalité que les Milianais réalisent le meilleur chef-d'oeuvre à la veille de cette fête, une atmosphère de joie gagne les rues de la ville, les M'NARETTES harmonieusement illuminées de bougies, de fruits, de friandises, de parfum et de bouquets de fleurs sont  préparées à prendre le départ pour la mosquée de Sidi Ahmed-Benyoucef.  

    La M'NARA, sorte de maquette faite à base de bois et de roseaux en forme de mosquée, de tours et de bâteaux, à l'intérieur desquelles on met des bougies allumées est alors prête.

     C'est sous les éclats du baroud , des youyous et de la zorna que le défilé des M'NARETTES arrive à la grande mosquée deSidi Ahmed Benyoucef.  Après la prière d'El-Maghreb, les M'NARETTES sont disposées en face d'une rangée de Tolbas qui annoncent l'ouverture de la cérémonie en récitant la FATIHA.            Le rituel consiste à vendre aux plus offrants, les produits exposés sur les M'NARETTES en signe de BARAKA.

     La cérémonie se termine aux premiers lueurs de l'aube.

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    La fête du Mawlid Ennabaoui Echarif est l'occasion pour les Milianais de manifester l’amour qu’ils portent au Prophète Mohamed (S.A.W), de se rappeler ses actions et ses Hadiths, de se remémorer sa vie, sa naissance, ses miracles, sa foi et ses actes illustrant la grandeur de l'Islam. Pour célébrer ce jour,Miliana conserve sa propre tradition festive.  

     

     

     

    Le Rakb des Beni Far'h

    De Benyoucef ABBAS-KEBIR

     Le "Rakb des Beni Far'h" reste le pèlerinage le plus important par rapport à ceux qui s'échelonnent de Mai à Décembre. Il regroupe un grand  nombre de tribus venues  des douars d'El Aneb, des Beni Ghomeriane et de Bouhalal de la région de Cherchell. Selon une vieille tradition, on dit que le wali Sidi Ahmed  Benyoucef avait  un visiteur berbère, toujours joyeux, qui , ayant rejoint sa famille à El Aneb, se plaignit de la stérilité du pays. Sur un vœu du Cheikh , la montagne se montra remarquablement fertile et les six enfants du serviteur furent père de mille six cent âmes.

       "Qui les rejoint est dans la joie, qui les quitte est la tristesse".

    Ce diction explique comment les Beni Far'h ont un nom qui exprime l'idée de la joie. Ce pèlerinage date depuis très longtemps, dés le 18ème siècle, le docteur Shaw en brosse un tableau, " Au printemps des flots de visiteurs venus d'Alger, de Blida et du voisinage y viennent dévotement prêter louanges au tombeau de Sidi Ahmed Benyoucef patron de la ville ". Ce jour là dès le matin, l'atmosphère rayonne de joie et d'ambiance pour accueillir les pèlerins. On décore l'intérieur de la Kouba avec de jolis tissus multicolores. On nettoie les abords du sanctuaire où des marchands de halawiyat viennent étaler  leurs éventaires. Plus loin, des gargotes de fortune  et de loteries sont installées à l'ombre des platanes de la " Place du Charbon".

      Les clameurs de la foule, devenant plus dense, se mêlent aux sons nasillards des joueurs de flûte et de ghaïta et des " Glaglias", qui sillonnent de  long en large la petite place, en jouant plusieurs aubades autour des curieux, qui, d'un air jovial leur lancent des pièces de monnaie. Vers l'après midi les Milianais et les visiteurs se pressent pour aller accueillir le Rakb devant l'entrée de "Bab El Gharbi", sur la route de Ben Allel, à quelques Kilomètres des remparts et sur les talus qui dominent la route, attendant impatiemment les pèlerins. Soudain, on entend  des coups de feu, et des youyous, signes de l'arrivée du grand Rakb. Des cavaliers portants de lourds sandjak ( étendards) de couleur rose et bleu pâle avancent solennellement en tête du cortège cérémonial, suivis d'un flot de pèlerins avec des mulets chargés de provisions et accompagnées de musiciens. Acclamant le cortège, la foule s'y mêle et tout le monde afflue massivement sur la sanctuaire. A l'entrée de la Zaouïa, les pèlerins sont salués  par des chants et les youyous des femmes engouffrées dans les galeries du petit patio. Les yeux se mouillent, les gorges se serrent, la ferveur est impressionnante. Une fois le couscous servi aux hôtes, les veillées sont rehaussées de concerts de Gasba, de Bendir et de M'dadha, assis sur de larges H'saïr, étendues dans l'enceinte du sanctuaire. On joue des airs fort entraînant à des danseurs virtuoses dans le J'Dib (danse extatique) qui finissent par s'écrouler par terre. 

     

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      D'autres sirotent du café et du sahleb, préparéssur des foyers de braise, en discutant su leurs récoltes et d'autres affaires. La plupart des "Zouars" passent la nuit à la belle étoile, profitant de la douce saison. Le lendemain  matin, les pèlerins se séparent, regagnant chacun son douar pour se donner rendez-vous l'année prochaine. Le sanctuaire du saint Sidi Ahmed Benyoucef replonge dans l'ombre pour retrouver sa quiétude et sa sérénité.


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    L’enfant terrible de Miliana Ali Amar, dit Ali La Pointe

    Même si nous tous connaissons son parcours de vie, il mérite d'être revisité. Qu'il est dommage qu'il n'ait pas survécu pour goûter à l'indépendance de son pays pour lequel on lui a pris sa vie...Il avait 27 ans .Lire aussi in fine Roman de jeunesse, «P’tit Omar, la révolution dans le cartable», paru en mars 2012, de l’écrivaine Souhila Amirat compagnon de Ali la Pointe, lui tué à 12 ans... et la désertion à partir de Miliana d'Henri Maillot avec un camion d'armes pour les maquis...                        


    Ali la Pointe 
    Par Mustapha Boutadjine.Paris 2004 – Graphisme-collage, 120 x 90 cm 

    Ali la Pointe, de son vrai nom Ali Amar, est né le 14 mai 1930 – année où la puissance coloniale célébrait en grande pompe le centenaire de sa présence en Algérie – au lieu dit El Annassers, un quartier situé au milieu des vergers, dans la partie basse de la ville de Miliana.

    Le sobriquet «La Pointe» dont a été affublé Ali Amar ne tire pas son origine de la Pointe Pescade (actuellement Rais Hamidou), une localité côtière située à la périphérie d’Alger, contrairement à ce que croient beaucoup d’Algériens, mais de la Pointe des Blagueurs, une esplanade située à l’extrémité sud de la ville des Cerises, qui offre une vue imprenable sur la vallée du Chellif, avec en contrebas le quartier des Annassers et ses vergers plantés d’arbres fruitiers, notamment des cerisiers. C’est de cette esplanade qu’Ali la Pointe se sauvait lorsque les gendarmes se mettaient à ses trousses, sûr de lui qu’ils n’avaient aucune chance de le rattraper.

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    Stèle de Ali la Pointe à la Pointe aux Blagueurs

    Le jeune Ali eut une enfance très difficile au cours de laquelle la misère a été accentuée par le déclenchement de la Première Guerre mondiale, alors que les Algériens subissaient déjà les affres de la colonisation française. Privé du privilège de suivre des études qui lui auraient permis de gagner sa place dans la société, il n’eut d’autre alternative que de travailler dans des fermes appartenant à des colons afin d’aider sa famille à se nourrir, subissant au passage les pires humiliations, la domination et l’exploitation. Révolté et rebelle, il était animé d’une aversion prononcée contre le système colonial qui régissait l’Algérie et asservissait son peuple. Ali Amar se révoltait à sa manière contre l’injustice que subissait sa famille.

    A treize ans, il fait l’objet d’une première condamnation après s’être rebellé contre des gendarmes. A sa sortie de prison, il se rend à Alger pour y suivre une formation en maçonnerie. Après les cours, il pratique, au Club sportif d’Alger (CSA), son sport préféré : la boxe. Par pour longtemps, car son caractère turbulent et rebelle lui vaut de connaître, à plusieurs reprises, la prison pour divers délits, dont le vol d’effets militaires, coups et blessures volontaires, violence et voie de faits et tentative d’homicide volontaire.

    La Pointe aux Blagueurs qui porte le nom de Ali Amar, héros de la guerre de Libération Nationale

    En 1952, il est incarcéré à la prison de Damiette (Médéa) alors qu’il est âgé de 22 ans. Trois années plus tard, le 2 avril 1955, il s’évade en compagnie de l’un de ses compagnons de cellule. Il prend, dans un premier temps, la direction de Blida puis réussit à rallier Alger où il entre en clandestinité. Jusque-là, l’étiquette de malfrat multirécidiviste qui lui collait à la peau va peu à peu s’estomper pour laisser place à celle d’un stratège de la guérilla urbaine, une sorte de «bandit d’honneur», mais qui ne va pas, non plus, atténuer l’inlassable chasse à l’homme dont il faisait l’objet. Au contraire, la justesse de la lutte qu’il menait lui valut une traque beaucoup plus accentuée de la part des autorités françaises, décidées à l’éliminer, car il commençait à constituer un réel danger pour le maintien de l’Algérie française. C’est à Alger qu’il fait la connaissance de nationalistes algériens qui lui transmettent l’idée et l’esprit de la révolution. Un certain Ahmed Rouibi, dit Ahmed Chaib, le contacte puis le présente à Yacef Saâdi, l’un des chefs de Zone autonome d’Alger (ZAA).

    Après plusieurs tests et mises à l’épreuve qui consistaient à mener des missions périlleuses dans la capitale, quadrillée alors par les parachutistes du général Massu, notamment des attentats contre des gendarmes et des traîtres à la cause algérienne, il constitue avec un groupe de fidayîn, dont font partie Hassiba Ben Bouali et Abderrahmane Taleb, un commando de choc qui allait porter le combat au cœur même de l’état-major français.

    Après trois années de lutte armée (avril 1955-octobre 1957), Ali La Pointe est repéré le 8 octobre 1957 par les forces armées coloniales dans un immeuble de la Casbah situé au 5, rue des Abderrames. Il sera tué en compagnie de ses frères d’armes de la ZAA, en l’occurrence Mahmoud Bouhamidi, Hassiba Ben Bouali et Omar Yacef, dit P’tit Omar, âgé de douze ans, après que les parachutistes du 3e Régiment étranger de parachutistes (REP), commandé par le colonel Bigeard, eurent dynamité la maison où ils s’étaient réfugiés. Cette action a entraîné l’effondrement d’un immeuble mitoyen qui a causé la mort de 24 autres Algériens, dont 8 enfants. Au moment de sa mort, Ali La Pointe était âgé de 27 ans. L’ensemble de la presse locale de l’époque était revenu sur les faits du 5, rue des Abderrames. L’Echo d’Alger a faussement précisé qu’«Ali La Pointe ne s’est pas fait sauter» avec le stock d’explosifs qu’il détenait mais qu’«il a été attaqué dans son repaire par les parachutistes». Il est incontestable que l’objectif de ces assertions avait clairement pour but de ne pas en faire un martyr afin de ne pas pousser les jeunes Algériens à suivre sa voie.

    Zohra Drif, une grande figure de la Bataille d’Alger, apporte son témoignage de ce que fut Ali La Pointe.
    «(…) Il avait la puissance, le courage. Les Français avaient très peur de lui (…). Je dois dire que lorsque je pense à l’engagement d’Ali je ne peux m’empêcher d’y voir une sorte de rachat (…). Nous connaissions le passé d’Ali, qui, d’ailleurs, n’était pas proxénète, car lorsqu’il a mené sont combat, on avait l’impression qu’il voulait racheter ses erreurs, rattraper ses égarements.»  Pour Mustapha Cherif, Professeur des universités, écrivain, ancien ministre et ambassadeur, né à Miliana,«son courage, sa témérité, sa fidélité, sa conviction de la justesse de la lutte qu’il menait lui permirent de réussir des actions spectaculaires, qu’il accomplissait en plein jour, de par son sang froid exceptionnel (…)

    Ce grand héros de la révolution s’était distingué par sa bravoure sans faille aux côtés de nombreux autres héros de la Bataille d’Alger pour libérer la patrie de l’oppression coloniale (…). »
    Aujourd’hui, sur la place de Miliana qui porte son nom, une stèle a été érigée à sa mémoire, à l’endroit où, alors enfant à peine âgé de 10 ans, il aimait faire des pieds-de-nez aux gendarmes qui le harcelaient, lui l’enfant qui ne demandait rien d’autre que de seulement vivre les mêmes sensations à l’âge où de petits Français étaient plus avantagés et choyés dans un pays qui n’appartenait ni à leurs parents ni à la République française, mais appartenait bel et bien aux ancêtres de Ali Amar, en l’occurrence l’Emir Abdelkader, Sid Ahmed Benyoucef El Miliani et bien d’autres encore.

    Abderachid Mefti.

     

    Roman de jeunesse, «P’tit Omar, la révolution dans le cartable», paru en mars 2012, de l’écrivaine Souhila Amirat, relate l’histoire héroïque d’un enfant patriotique, mort tragiquement très jeune.

     Ecrit dans un style simple, linéaire et dépourvu de métaphores, ce livre est destiné aux jeunes générations. Il retrace le parcours de Omar Yacef, dit «petit Omar», qui, alors âgé de neuf ans accompagnait et assistait à côté de son père, un militant du PPA, aux réunions clandestines. Le jeune garçon prenait vite conscience du fait colonial et devenait dès lors, agent de liaison entre les Moudjahiddine durant la guerre de libération nationale. Pourquoi «la révolution dans le cartable» ? Le récit nous rapporte qu’au lieu de ses livres et cahiers de classe, ce petit courageux transportait des documents et messages importants classés secrets dans son petit cartable d’écolier, qu’il réussissait à faire parvenir aux Fidaîyine en un véritable coup de maître. Petit Omar est né le 7 janvier 1944, à la Casbah d’Alger. Ce courageux militant connaissait tous les recoins de la Casbah, et de ce fait, il parvenait sans difficulté à éviter le contrôle de l’armée française. Sautant d’une terrasse à une autre, il brouillait les pistes en pleine bataille d’Alger. Le 8 octobre 1957, la Casbah était encerclé et prise au piège par les parachutistes français, qui avaient déposé des bombes au n° 5 de la rue Abderrahmane où se situe la maison qui servait de planque à Hassiba Ben Bouali, Ali La Pointe, Bouhamidi et le Petit Omar. Le coup de feu était donné et la maison explosait et tombait en ruine, enterrant les corps calcinés des militants, dont le petit Omar, mort pour la cause nationale à l’âge de 12 ans. Née en 1968 en Algérie, Souhila Amirat est diplômée en informatique. Elle se consacre à la littérature de jeunesse. À la mort de la mère du petit Omar, Souhila décide d’écrire ce roman pour rendre hommage à ce jeune héros de la révolution Algérienne. L’œuvre, paru en mars 2012, et éditée à compte d’auteur est destinée aux jeunes générations. Elle vient s’ajouter à la mémoire collective et au patrimoine du peuple algérien, en ce cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie.

     

    En 1956, Henri Maillot est affecté au 57e bataillon de tirailleurs de Miliana, avec le grade d'aspirant. Le 4 avril 1956, il déserte et détourne un camion d'armes et de munitions pour rejoindre un groupe de maquisards communistes qui s'était constitué dans la région d'Orléansville sous la responsabilité d'un membre du bureau clandestin du PCA, Abdelkader Babou. Quelques jours plus tard, il adresse aux rédactions des journaux français une lettre où il écrit notamment : « Au moment où le peuple algérien s'est levé pour libérer son sol national du joug colonialiste, ma place est aux côtés de ceux qui ont engagé le combat libérateur

     


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    "L'inconnu de Djenan el Beylik" Par K.HADJOUDJA

    "L'inconnu de Djenan el Beylik" Par K.HADJOUDJA

    "L'inconnu de Djenan el Beylik" Par K.HADJOUDJA

    L’INCONNU DE « DJENANE EL BEYLECK »

     

      CONFESSION INTIME

    Jeudi 6 octobre 2016, de retour du Schettet par une belle matinée ensoleillée qui respirait toute la fraicheur de ce début d’automne, je pénétrai dans le PARC D’EL QUODS, appelé communément DJENANE EL BEYLICK par son accès sud que j’ai décidé d’emprunter comme raccourci pour déboucher sur le Terminus des autobus de transport urbain du centre-ville…

    Un bref regard sur le paysage aux alentours  me fit constater que contrairement à son habitude, le parc a été cette fois-ci, « toiletté » sérieusement : Les espaces verts ont été expurgés de leurs feuilles mortes, les allées lavées à grande eau, les bancs sérieusement dépoussiérés et nettoyés, les détritus enlevés…Je dois dire que ce fut une agréable surprise pour moi !

    Ce carré de verdure respirait, ce matin-là, la propreté et la fraicheur. Ce « haut degré » d’hygiène, tout à fait inhabituel dans ces lieux, m’incita à faire une pause un petit moment au milieu de cet ilot de verdure calme et verdoyant. Je choisis donc un banc inoccupé sous l’ombrage crée par les grands arbres touffus, situé dans une allée ou la circulation piétonnière était moins intense.

    J’étais là depuis environ dix minutes à contempler les passants entrer et sortir du parc ; la plupart encombrés  de leur couffin ou de leurs sachets  remplis de légumes et de fruits achetés à la « place des oliviers ».

    Absorbé par ce spectacle anodin, je n’avais pas détecté la venue d’un vieux monsieur d’une soixantaine d’années, qui s’était installé subrepticement à l’autre bout du siège…Son air était étrange. Un pli dur lui barrait le front. Il était de haute taille, décharné, l’air las et fatigué ; avec une barbe fournie comme une toile d’araignée. On devinait derrière ses yeux bleus ternes et ses traits tirés, l’existence d’une maladie cachée (Diabète ?) ! Ses cheveux, jadis noirs, blanchissant déjà, clairsemés sur le front et les tempes lui faisaient une tête de philosophe…Il avait l’air si abandonné, si désespéré, en proie à une agitation profonde qu’il tentait de dissimuler tant bien que mal…Son dos vouté et sa tête affaissée lui donnait une expression pitoyable. A un moment donné, je le surpris en train de me fixer avec insistance, pourtant ce personnage était totalement inconnu pour moi ! Il n’avait pas l’air d’un S.D.F. bien au contraire son maintien était soigné, il était propre malgré qu’il portait de vieux habits. Un bonnet de laine couvrait sa tête camouflant partiellement sa calvitie naissante. Un cabas de couleur noire était posé à côté de lui…

    Voyageur ? Trabendiste ? Travailleur en transit ? L’énigme demeura entière pour moi jusqu’à ce qu’il consente volontairement à faire le premier pas, en me saluant d’un «  Bonjour si el hadj ! ». Je lui rendis son salut par un : «  و عليكم السلام  و رحمة الله و بركته ».

    -« Est-ce que je peux m’approcher près de vous ? Si cela ne vous dérange pas trop bien sûr ! », Demanda-t-il pudiquement.

    -« Non, non, faites donc ; je vous en prie ! », légèrement étonné par sa requête.

    Dans son empressement à vouloir m’aborder, il fit basculer son cabas qui tomba à terre. Gêné, il le ramassa, se rassit et le plaça sur ses genoux. Toute cette précipitation provoqua en moi une vague intuition que ce monsieur voulait absolument se défaire d’un lourd « héritage » haï et  suffocant qui semblait être devenu avec le temps insupportable pour lui…Tout son comportement prouvait qu’il avait un besoin impérieux de se confier à quelqu’un…

    Les minutes passèrent. Apparemment, il était incommodé et cherchait désespérément une manière simple et directe d’entamer la conversation. Je décidai de l’aider en prenant les devants :

    -« Vous voulez un thé ? Je peux vous l’apporter, lui dis-je, il y’a là-bas un marchand de thé qui prépare, semble-t-il, du bon thé ».

    -«  Non merci beaucoup. Je viens de prendre un presse café, et je l’ai toujours en travers de l’estomac ! » Répondit-il. Je continuais.

    -« On dirait que vous venez de faire un long voyage ? ».

    -«  Oui, c’est vrai. J’arrive de TAMANRASSET où j’ai passé une quinzaine de jours ».

    -«  En mission commandé ? ».

    -« Oh non ! Ce temps d’épreuves est fini pour moi depuis bientôt 10 ans ! Je fais partie de la cohorte des retraités depuis 2006 ! J’étais un ancien cadre financier dans une société pétrolière étrangère ! J’ai passé la majeure partie de ma vie professionnelle dans la région d’IN AMENAS ; ne rejoignant ma famille que durant les courts séjours des congés de récupération ! ».

    -« Vous avez donc choisi de faire un voyage d’agrément pour profiter pleinement de votre retraite et ainsi voir d’autres horizons ! ».

    -«  Hélas non ! Ce n’est malheureusement pas le cas. Je suis comme un ROMANICHEL errant de ville en ville !! ».

    -« Ah bon ! Puis-je vous demander ce qui vous pousse à roder sans but de par ce monde effrayant ? ».

    -« C’est une longue histoire Si El Hadj, je suis comme qui dirait, victime de MALTRAITANCE CONJUGALE ! ».

    -« Ce phénomène est plutôt rare chez nous ; répliquai-je ; le contraire serait plus plausible…Enfin, je vous crois… ».

    -«  Je réalise aujourd’hui que mes longues absences professionnelles hors du cadre familial ont eu un impact très négatif sur l’éducation et l’évolution affective de mes propres enfants envers moi ; à tel point que maintenant j’ai raté mon intégration dans ma propre famille à cause de mon refus d’obtempérer à leurs désidératas démesurés. Trente années de vie commune parties en fumée !! Nous nous sommes séparés dans la haine et le conflit !!

    La communication était devenue très difficile, voire impossible, prédisant pour moi une vie future de souffrance et de rejet. J’étais désigné comme seul coupable de mes difficultés…Mes enfants, victimes de la discorde   parentale, pris dans un conflit de loyauté se sont vus contraints de choisir entre leur père et leur mère : ils ont choisi leur mère !! C’était prévisible. J’étais presque un inconnu pour eux ! Je n’aurais jamais pu imaginer  un  jour payer  le prix fort pour ce « caprice  du  destin »…

    Pourtant DIEU seul sait combien j’ai souffert, en dépit de la distance qui nous séparait, pour les élever, les instruire, les éduquer. Je n’ai jamais refusé d’adhérer à leurs désirs d’enfants et d’adolescents ; ou les avoir frustré de quoi que ce soit dans la mesure de mes possibilités. J’ai sacrifié les plus belles années de ma vie à leur bâtir une belle villa à deux étages avec jardin et piscine, dont je n’ai même  pas eu le loisir d’en profiter…

    Les rapports familiaux étaient devenus empoisonnés voire infernaux. J’étais arrivé au point d’être incapable de maitriser ma propre vie. J’étais surtout conscient du fait que plus je me laisse sombrer dans la dépression, plus c’est difficile de remonter la pente. Même si je possède par nature et par expérience le bagage nécessaire à vivre dans une certaine solitude, cela me fait mal, parfois très mal…

    Tout a commencé par des attitudes haineuses et agressives au milieu de l’année 1995. On venait d’emménager dans notre nouvelle demeure. Puis progressivement, je fus l’objet de pressions intolérables, d’intimidations, de manipulations émotionnelles et d’abus financiers qu’elle utilisait  comme moyens pour obtenir ce qu’elle voulait…Les attaques psychologiques étaient devenues quasi-quotidiennes : « Tu es un moins que rien ! » , « Tu es un fardeau pour nous ! », « Tu n’es pas un homme ! », etc.…

    Depuis mon admission à la retraite, son comportement a redoublé de violence. Ma vie était devenue un véritable enfer. Elle est très méchante, cupide et ambitieuse me soumettant avec l’aide de nos enfants à des privations de toutes sortes, des humiliations, de l’isolement, un harcèlement moral continu…

    -«  Mais pourquoi n’avez-vous rien tenté pour vous sortir de ce purgatoire ? », l’interrompis-je.

    -«  Il y’a un blocage dans mon esprit entre le principe de « légitime défense » et celui de ne jamais « lever la main sur une femme » !

    J’étais psychologiquement verrouillé. D’un autre coté je faisais attention à ne pas divulguer cette information par rapport au tabou que ça impliquait. J’aurais été pointé du doigt et ridiculisé.

    Insulté, blessé, puis acculé à m’exiler, à faire le « juif errant » depuis plus de 10 ans maintenant ; à vagabonder par monts et par vaux, de ville en ville, de région en région à travers toute l’Algérie ! Prenant mes repas dans des gargotes suspectes et dormant dans des dortoirs, des auberges de jeunesse, ou même des « hammams »…Dans l’impossibilité d’envisager une meilleure solution, je préfère ma solitude pour préserver ma santé et parvenir enfin à un semblant de tranquillité.

    Cette solitude, que je ne désire pas m’a été imposée. On m’a forcé à cela. Je la subis malgré moi. Je m’efforce d’être heureux comme je suis… ».

    A ce stade de la narration, il se tut un long moment s’évertuant à gérer ses émotions et à évacuer son stress. Je respectais son état d’âme en évitant de le déranger ; sachant que c’est un intense moment de défoulement salutaire pour lui.

    -«  Vivre seul, ce n’est pas évident, reprit-il, c’est plein de pièges s’il n’y’a pas une solide vie intérieure soutenue par une FOI INEBRANLABLE EN DIEU. Pour survivre en solitaire il faut être très fort, vigilant, combatif, entreprenant, prêt au défi…MAIS EST-CE POSSIBLE A MON AGE ? Je me sens abandonné et de plus en plus triste. Chacun supporte plus ou moins bien la solitude. Moi, je suis toujours seul dans ma souffrance ! MAIS PLUTOT MOURIR SEUL QU’ENTOURE DE RAPACES HOSTILES !! NOUS NAISSONS SEULS ET NOUS MOURRONS SEULS. TOUT EST TOUJOURS A RECOMMENCER ».

    A ce stade du récit, je risque une remarque :

    -« Vous n’êtes pas lassé par cette vie de bohême ? A cet âge-là, il vous faut un peu de repos et de stabilité. Vous ne croyez pas ? ».

    -«  Lassé ? Non ! Parce que je n’ai pas le choix ; je m’en vais tranquillement parmi le vacarme et la hâte, en vivant en bons termes avec toutes les créatures que le destin me fait rencontrer. J’évite autant que faire se peut les individus bruyants et agressifs.

    Je fais toujours mienne cette maxime : « HIER c’est de l’histoire, DEMAIN est un mystère, AUJOURD’HUI est un cadeau de DIEU ».

    Voyez-vous, j’ai même perdu l’habitude de me raser. Je ne possède pour toute fortune que ce cabas que voici, mes papiers d’identité et mon chéquier pour retirer ma pension de retraite le moment venu.

    J’ai coupé définitivement le « cordon » avec eux ; même mon alliance je l’ai jeté dans une bouche d’égout.

    J’ai écrit mes dernières volontés dans une lettre que je conserve dans ce cabas, à travers lesquelles j’ai émis le vœu, si je venais à décéder, d’être enterré  là où la mort m’aurait rattrapée.

    Voilà  SI EL HADJ, je vous ai tout dit sur le destin que le BON DIEU dans son immense mansuétude m’a réservé. J’espère que je ne vous ai pas trop ennuyé par cette chronique rebutante. Vous m’avez donné une bonne impression, c’est pour cela que vous êtes la première personne à qui je me confie et qui a bien voulu m’écouter avec patience et bienveillance. Je ne vous cache pas que je me sens maintenant soulagé et libéré de mes tourments et de mes peines ! Je ne sais comment vous remercier ! ».

    -« Je vous remercie à mon tour pour votre confiance. Je suis heureux d’avoir contribué  par  mon attitude  à  alléger votre « fardeau » ! Puis-je faire quelque chose d’autre pour vous aider ? ».

    -« Non, merci infiniment ! Il est temps maintenant, je dois partir pour la gare routière pour attraper le prochain bus qui ne va pas tarder à passer. AU REVOIR SI EL HADJ ET UN GRAND MERCI ! ».

    Il se leva, ajusta son bonnet sur son crane ; empoigna son cabas, me serra longuement la main, se dirigea d’un pas résolu vers la sortie du  Parc et disparut…

    Je restais là un bon moment à méditer sur cet épisode poignant dans la vie de cet homme universitaire et ancien cadre, impressionné surtout par son courage devant l’adversité au crépuscule de sa vie.

     CONCLUSION : Voilà mes chers(es) amis(es), je vous livre cette confession intégralement et en exclusivité, en m’abstenant de tout commentaire. Je l'ai laissé parler  pendant plus d’une heure sans que je ne l’interrompe. A part deux petites questions pour un besoin de cohérence et de clarté dans le déroulement du feuilleton.

     CITATION : « L’enfer est tout entier dans ce mot : SOLITUDE ».

      V. HUGO.

    Par K.HADJOUDJA 

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    Retrouvailles entre laghouatis

    Il m'est arrivé d'en être

     

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    Photo 1 et 4: Hadj Khaled Yagoubi ( le garde corps du général MBG) Photo 2 et 3 : Hadj Larbi Mouattah ( ancien cadre de la jeunesse et des sports et ancien gardien de but )-Photo 5, 6 et 7: Tahar Abdelaziz-Bachir Bouameur- Chaifa dit Blek -TaharBenaidja- Aissa Bourouba-Hadj Maamar- Mohamed Sayadi - Mohamed Bensenouci ( mon ami d'enfance )- Bachir Mechraoui ( en retrait)

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    Photo 1 et 4: Hadj Khaled Yagoubi ( le garde corps du général MBG) Photo 2 et 3 : Hadj Larbi Mouattah ( ancien cadre de la jeunesse et des sports et ancien gardien de but )-Photo 5, 6 et 7: Tahar Abdelaziz-Bachir Bouameur- Chaifa dit Blek -TaharBenaidja- Aissa Bourouba-Hadj Maamar- Mohamed Sayadi - Mohamed Bensenouci ( mon ami d'enfance )- Bachir Mechraoui ( en retrait)

     

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    Blacet El Fham - Place du Charbon à Miliana (Avant on y vendait des sacs de charbon en provenance des incendies provoquées sur la foret du Zaccar qui surplombe la ville).Vous y trouverez dans sa brocante des livres et pouvez les lire sur place en prenant siège sur ce café en plein air en sirotant un thé à la menthe..

     

     et même y acquerir quelque objet intéressant

     Les bouquinistes au secours de la littérature

    La fonction de bouquiniste est un métier très ancien. Aussi vieux que l'est dans l'espace très important du temps la littérature. Aussi précieux que l'est également dans la vie de l'être humain le livre de chevet. 

    Exercé sur les berges de la Seine, de la Tamise ou sur les rives de la Méditerranée, du Tigre, de l'Euphrate et celles de l'oued El Harrach, à Alger, il aura toujours existé ainsi, en côtoyant ces métiers de misère tels celui du brocanteur, factotum ou homme à tout faire, bien que lui s'adresse, en particulier, à une certaine élite de la société, vivant souvent bien loin des reflets des caméras de la télévision et des cercles restreints du pouvoir. 

    Le bouquiniste des années deux mille est donc un Monsieur qui a plutôt fière allure. Il tient vraiment à son métier, même si celui-ci ne lui assure, en retour, que très rarement cette peu évidente ou encore rassurante et confortable source de revenu, de nature à le mettre complètement ou définitivement à l'abri du besoin matériel. 

    Le sourire bourgeonnant aux lèvres, Djamel, la quarantaine ébréchée, l'œil scrutateur, accueille chaque jour ses clients à l'intérieur de son petit réduit qui lui sert de magasin de vente mais aussi de stockage au sein du marché Boumati d'El Harrach, banlieue Est d'Alger. 

    Son métier lui permet de communiquer et de côtoyer les grands noms des universités et de ceux des écrivains et autres auteurs qui ont pris cette bonne habitude de lui rendre très fréquemment visite dans sa petite échoppe, en quête de ces vieux mais très précieux livres, susceptibles de répondre favorablement à leurs goûts et autres besoins professionnels ou de distraction du moment. 

    Lui, venant de Blida, tout comme Hamid de l'Arbaâ, lequel étale sa marchandise à même le sol, ont tous les deux leurs clients habituels qui se recrutent parmi cette population très cultivée qui enseigne au sein de nos prestigieuses universités et autre grandes écoles du pays. Et dans toutes les spécialités ! 

    Bien que peu rémunérateur, le métier de bouquiniste a encore de beaux jours devant lui, tant que le gain digne qu'ils en récupèrent, représente pour eux cette suffisance qui leur permet de voler au secours d'une littérature qui patauge au plus profond des méandres de son histoire, rendant par la même occasion ce précieux service aux rares bouquineurs du pays. 

    A Alger-centre, rue Didouche Mourad, opèrent déjà deux grands bouquinistes dont l'un a pour nom Mouloud (décédé depuis peu) et l'autre Boussaâd, activant presque côte à côte, dans un climat très sain qui inspire confiance et sérénité. 

    Leurs deux échoppes sont garnies de livres parfois très anciens, tandis que d'autres juchant à même le sol, le sont tout autant sinon encore moins. Mais tous sont à très bas prix, tenant compte de leur précieux contenu. 

    Plus bas que la rue Ferhat Boussaâd, juste en face de l'ex siège de l'ambassade de la république de la Palestine, se dresse un grand magasin sous son enseigne alléchante ‘'grande surface du livre'' appartenant à la société ‘'Ediculture'', tout comme cet autre magasin du même propriétaire sis légèrement plus haut ; le client y trouvera cet embarras du choix tant la gamme de livres à proposer y est très variée et le prix pratiqué à portée de toutes les bourses, avec parfois, en sus, une remise de l'ordre de 20% à la clef. 

    De quoi encore donner de la frousse à ces tenaces et téméraires libraires qui voient donc, jour après jour, leur nombre diminuer comme des soldats installés aux premières lignes du combat ou sur le pied de guet du front, et leur part de marché considérablement se rétrécir telle une peau de chagrin. 

    Si les premiers-cités ont tous cet avantage plus que certain d'assurer ou d'associer à la fois le sourire commercial allié à ce rapport qualité/prix jugé très intéressant, les seconds, par contre, buttent plutôt sur un marché très fermé et peu prospère. 

    Face à l'esplanade de la gare d'El Harrach, on y trouve également un autre bouquiniste, médecin de son état, que ses nombreux clients appellent par-dessus tout par ce vocable de ‘'Docteur''. 

    Celui-ci connait son métier sur le bout des doigts si ce n'est à la perfection, et est capable de prendre part à toutes les conversations en rapport avec les productions littéraires des plus prestigieuses œuvres de la planète. 

    Grace à son profil, il assure, parfois gratuitement, ce grand rôle de bibliothécaire d'appoint à de nombreux étudiants de la filière de médecine ou même ceux fréquentant ces grandes écoles implantées dans le rayon de sa zone de chalandise, très fréquentée par les jeunes gens de la contrée. 

    A Bab El Oued, existe un autre bouquiniste, pratiquant des prix souvent imbattables, installé à proximité d'un kiosque de cosmétique, ancien employé de la défunte SNED, qui s'est spécialisé dans la revente des vieux livres, faute de mieux. 

    Son ancien métier l'aide à orienter les jeunes étudiants, en plus de cette capacité inouïe ou considérable à leur rapidement procurer le support didactique ou manuel parascolaire demandé, à moindre coût ou encore très bas prix. 

    Plus bas que l'horloge florale, face à la grande poste d'Alger, activent, au milieu d'un rush quasiment quotidien plein de lecteurs et de gens curieux, un grand nombre de bouquinistes chevronnés, grands connaisseurs, pour leur plupart, du produit littéraire qu'ils proposent sur leurs étals en plein air. 

    Ils sont cette destination plutôt privilégiée des rares touristes étrangers, encore de passage dans le pays, tous soucieux de connaitre davantage sur la culture et les traditions ancestrales de la contrée, pour l'occasion visitée. En plein milieu d'un trottoir squatté à la rue Hamani (ex Charras), ont pignon sur rue quelques vendeurs de vieux livres ou titres d'occasion, dont un certain Slimane, dessinateur de portraits de son état, très convoité et bien connu de ce monde qui apprécie à juste titre le beau travail qu'il réalise souvent à merveille et grand art. 

    Enfin, il reste que ce nouveau bouquiniste, installé à Chevalley, tout prêt de l'université de Bouzaréah, est celui qui s'est lancé, il y a deux ou trois années de cela, dans cette opération de marketing de charme et non moins haute portée commerciale, qui l'aura vu placarder de nombreux bus de transport de l'université de sa contrée de ses affiches publicitaires qui l'ont fait connaitre à travers toute la région centre du pays. 

    Bénéficiant d'un endroit stratégique, ce bouquiniste installé sur les hauteurs d'Alger se taille donc la part de lion du marché du livre ancien, en raison de l'absence totale de librairies dans ce grand espace d'enseignement et du savoir que constitue l'université (Alger II) de Bouzaréah et des facultés qui lui sont mitoyennes. Voici donc –nous semble-t-il- cerné de toutes parts ce marché des vieux livres de la capitale qui n'intéresse, à présent, plus grand-monde comme jadis ou autrefois, hormis ceux qui sont dans le besoin impérieux d'y aller. 

    Dans les autres villes du pays, notamment au sein des grands centres urbains, le livre connait apparemment la même situation, même si dans la région du Djurdjura le lectorat semble plus important, notamment celui encore attaché à la littérature d'expression française. 

    Et si les jeunes le fuient, le marché des vieux livres dispose, lui aussi, de ses propres clients : des vieux en particulier ! Berceau du Savoir et des grandes découvertes, le livre se trouve être décalé de plusieurs crans ou niveau comparé à ces nouveaux réseaux de la communication qui désormais le supplantent sans jamais pouvoir dans l'absolu vraiment le remplacer ou le faire oublier. 

    Dans sa lutte âpre et durable contre l'invasion de l'image désormais instantanée (en live), le livre tient encore le coup, en grand maitre de l'art scriptural. 

    En ami fidèle du lecteur intéressé à son contenu, il ne doute jamais de sa capacité à convaincre ces nouvelles générations de choisir ce « bon chemin» autrefois emprunté par leurs ainés, étant pleinement conscient qu'il leur sera d'une très grande utilité. 

    A ces grands artisans de bouquinistes, le livre saura le moment voulu les distinguer et surtout les récompenser pour l'effort fort louable qu'ils louent à cette belle littérature qui nous procure encore ce formidable goût de vivre.             par Slemnia Bendaoud 


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