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    De belles images du Sahara algérien sous la neige

    À l’instar des  villes du nord du pays, plusieurs régions du Sahara algérien ont connu de fortes chutes de neige ces derniers jours, notamment dans les wilayas de Naâma, El Bayedh et Bechar.  Des photos époustouflantes ont été publiées par l’Office national algérien du tourisme (ONAT) sur sa page Facebook. Sur ces images, l’on voit des dromadaires marcher sur la neige, mais aussi des dunes de sable et des palmeraies enneigées. Nous vous proposons quelques unes.

     

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    Médéa - Benchikao

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  •  En souvenir aussi de la famille Bouattoura de Miliana

    Meriem Bouattoura (1938-1960)                                                                       À sa mort, Meriem Bouattoura avait 22 ans. La maternité (EHS) de Batna, un lycée à Alger (anciennement lycée Félix-Gautier), un institut à Constantine et un collège à N'Gaous portent son nom. Il faudrait surtout publier des ouvrages, retranscrire tous ces témoignages précieux sur sa vie de moudjahida et penser, pourquoi pas, à faire un film sur son histoire.

     

     

    Symbole de la femme algérienne combattante, Meriem Bouattoura, cette héroïne chaouie tombée à la fleur de l’âge, n’a peut-être pas eu les hommages qu’elle mérite, et son histoire, fabuleuse et quasi mythique, doit être portée au plus large public : son combat, son sacrifice et sa symbolique sont vraiment dignes d’une icône.

    Née le 17 janvier 1938, à N'Gaous, dans l’actuelle wilaya de Batna, bastion de la résistance contre le colonialisme, Meriem Bouattoura, surnommée Yasmina, a choisi de rejoindre le maquis à l’âge de 18 ans, alors qu’elle poursuivait encore ses études au lycée, et avait tout, chez elle, pour mener une vie tranquille et prospère. Son père était un riche commerçant de la ville.

    Admise avec d’autres – dont Massika Benziza, Aïcha Guenifi et Yamina Cherrad – dans les structures sanitaires de la Wilaya II (Nord-Constantinois), elle est pendant quatre ans assistante sociale (mourchida), puis infirmière à la clinique Khneg-Mayou, où elle travaille à Sétif, avec notamment le Dr Lamine Khene, avant de réintégrer, à sa demande, les fidaïs de Constantine, à partir de 1960, où elle prend part à de nombreuses opérations commando et attentats, qui révèlent chez elle un esprit de sacrifice insoupçonné et des qualités de combattante intrépide. Elle active notamment dans le groupe de Rouag et celui de Bourghoud. « Meriem ne cachait pas son désir de participer directement à l’action, » témoigne la moudjahida Khadra Belhami Mekkidèche.

    La dernière opération qu’elle accomplit aux côtés de son camarade Slimane Daoudi dit Boualem Hamlaoui, pour faire exécuter un traître par deux autres fidayine, échoue. Dénoncée, elle est découverte avec Daoudi dans une maison à Constantine. Encerclée par l’armée française, la bâtisse est dynamitée. Les détails de ce récit rappellent le plasticage par les parachutistes du sinistre général Bigeard, le 8 octobre 1957, de la cache où s’étaient réfugiés Hassiba Benbouali, Ali la Pointe et P’tit Omar. C’était durant la bataille d’Alger.

    Mais la mort de Meriem Bouattoura demeure une énigme, tant pour les historiens qui ont eu à parcourir sa fulgurante épopée révolutionnaire, que pour ses frères d’armes qui ont témoigné sur cet épisode. Fatima-Zohra Boudjeriou indique qu'elle fut transportée à l'hôpital de Constantine vivante, mais que quelqu'un l'aurait achevée par une injection. Et avant de mourir, elle aurait crié : « Vive l’Algérie libre et indépendante ! À bas le colonialisme ! » D’autres affirment qu’elle aurait été tuée avec son compagnon d'armes Slimane Daoudi dit Hamlaoui et d'autres encore qu’elle fut déchiquetée par l'obus de char sur place, le 8 juin 1960.

    Un compagnon d’armes, Bachir Bourghoud, assure : « Il était environ cinq heures du matin quand Hamlaoui est venu me réveiller et m’avertir que l’armée nous encerclait. Je suis allé réveiller Meriem, il faisait encore sombre. De nos fenêtres, on voyait le déploiement des soldats. J’ai demandé à Hamlaoui, qui avait une meilleure connaissance des lieux, s’il y avait une issue possible pour sortir, il m’avait répondu que non. Il ne nous restait plus qu’à résister. »

    L’assaut est terrible, Meriem et un autre fidai, Mohamed Kechoud, disposent de grenades et de pistolets automatiques. Hamlaoui et Bourghoud de mitraillettes. Deux tentatives de sortie échouent. Meriem est chargée de brûler tous les papiers et biens personnels du groupe. « Les soldats ont lancé trois bombes lacrymogènes, raconte Bachir Bourghoud, Meriem nous avait donné des chiffons mouillés pour nous protéger. Puis, ils ont balancé les obus. La première à avoir été touchée par les éclats fut Meriem. Quand j’ai entendu son cri, je me suis dirigé vers elle, elle avait la jambe sectionnée et perdait beaucoup de sang. Je lui ai fait un garrot de fortune avec mon chiffon, elle m’a demandé de l’achever. Hamlaoui fut touché à la poitrine. Moi, j’avais reçu des éclats dans la tête avant de perdre conscience. Au réveil, nous étions à la cité Ameziane. J’entendais Hamlaoui, il était encore en vie. Meriem était étendue, elle était morte ».

    Non, pas encore ! Fatima-Zohra Boudjeriou affirme : « En dépit de son état grave, les détenus qui étaient alors à la cité Ameziane l’ont entendue crier : « Vive l’Algérie libre et indépendante ! À bas le colonialisme ! » On lui avait fait une piqûre pour l’achever ».

    À sa mort, Meriem Bouattoura avait 22 ans. La maternité (EHS) de Batna, un lycée à Alger (anciennement lycée Félix-Gautier), un institut à Constantine et un collège à N'Gaous portent son nom. Il faudrait surtout publier des ouvrages, retranscrire tous ces témoignages précieux sur sa vie de moudjahida et penser, pourquoi pas, à faire un film sur son histoire.

     Par Adel Fathi 

    A droite : Messaouda Bedj et Fatma Bedj 

    Les martyres de Chlef 
    A droite : Messaouda Bedj et Fatma Bedj

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  • Drapeau blanc

    Le drapeau blanc est un signe international de paix, de trêve, de reddition d'un belligérant.

    Ce drapeau est typiquement employé en période de guerre ; des soldats portant ou agitant un drapeau blanc ne doivent pas être attaqués. Il indique à tous qu'un négociateur s'approche désarmé ou a l'intention de se rendre. On attend d'une personne portant le drapeau blanc qu'elle reste neutre et ne s'engage pas dans des actes guerriers. Le drapeau blanc est reconnu par la convention de La Haye depuis 1899.

     

    Le Livre blanc

    Un livre blanc est un recueil d'informations objectives et factuelles destiné à un public déterminé pour l'amener à prendre une décision sur un sujet particulier. Son usage officiel dans le domaine politique a évolué depuis son apparition dans les années 1920. Né du besoin d'exprimer les intentions d'un gouvernement dans un contexte précis, il peut servir à établir une mise au point de portée générale ou à rechercher un consensus dans un cadre spécifique. Il permet aussi à des institutions privées ou publiques à but non lucratif comme les ONG de publier un message officiel sous forme d'état des lieux sur un domaine d'intérêt public. Son caractère institutionnel s'est modifié avec le temps. Les livres blancs trouvent aujourd'hui un nouvel emploi dans un contexte non officiel, tel celui qui a trait aux activités économiques. La communication d'entreprise, par l'intermédiaire du marketing, des relations publiques et d'internet, tire parti de l'efficacité de ce nouvel outil de développement commercial interactif. 

     

    Il avait été promis un livre blanc sur les morts de  

    Ahmed Médeghri, Ministre de l'Intérieur et 

    Mohamed-Sedik Benyahia, 

    Ministre des Affaires Etrangères 

    mais sans suite...

    La mort tragique de Mohamed-Seddik Benyahia et ses compagnons lors de la tentative de l'Algérie d'arrêter la guerre Iran-Irak

     

    La mort tragique de Seddik Benyahia et ses compagnons

     

     

     

    Durant 30 ans, sa disparition me paraissait une énigme irrésolue. Elle le demeure, tant l’enquête sur l’accident tragique qui l’a emporté a un relent d’inachèvement. Mais en parler, c’est un tant soit peu soulager une mémoire jusque-là travaillée par l’ampleur d’une attaque en somme contre l’Algérie, alors disposée à intercéder pour le règlement du conflit irano-irakien. Car, c’est dans ce contexte que l’avion transportant Benyahia et sa délégation à destination de Téhéran fut abattu. Mais d’abord, de Benyahia, il était écrit que son destin serait tragique. N’a-t-il pas échappé miraculeusement à la mort dans le crash, en pleine brousse, de l’avion qui le transportait à Bamako le 30 mai 1981 ? La nouvelle que m’annonçait M. Goudjil, ministre des Transports, le lendemain matin, était celle de son décès, l’épave de l’avion n’ayant pas été retrouvée à l’heure où il me parlait.

     

    Sur ses instructions, j’ai programmé, avec le concours d’Air Algérie, une mission de rapatriement des corps. Dans l’urgence, les cercueils furent confectionnés et chargés à bord du Boeing 727 qui allait nous transporter. Ce jour-là, la mort n’était pas au rendez-vous. Un berger avait retrouvé l’épave au milieu de la brousse, à son bord, Benyahia blessé (double fracture du fémur), coincé dans son siège. A ses côtés, son secrétaire général, en état de choc, le commandant de bord blessé également coincé, et trois membres d’équipage décédés. Cette information reçue, les cercueils des survivants furent débarqués et rangés dans un hangar derrière le salon d’honneur. Par un coup du sort, c’est dans ce même cercueil débarqué que fut déposée, un an plus tard, la dépouille de Benyahia lorsque la mort décida de son œuvre à la frontière irano-turque, le 4 mai 1982.

     

    7 mai 1982, des obsèques dignes d’un chef d’Etat étaient organisées pour Benyahia et ses compagnons. Une foule considérable — estimée à 200 000 personnes — lui rendit un ultime hommage sous la pluie battante et le vent en tempête. Sous la plume d’un journaliste sénégalais (Le Soleil 8 mai 1982) nous pouvions lire : «Dans un silence impressionnant, troublé par le sifflement du vent, les véhicules de l’armée qui transportaient les cercueils recouverts de l’emblème national et de couronnes de fleurs ont parcouru lentement les quinze kilomètres séparant la Grande-Mosquée, où la prière du vendredi avait été dite, du cimetière El Alia dans la banlieue est de la capitale. La cérémonie d’inhumation s’est déroulée au Carré des martyrs. Elle a été marquée par une oraison funèbre dite par Mohamed Chérif Messaâdia.»

     

    A côté de l’émotion, il y avait à expliquer la mort d’Algériens :

    - Un ministre des Affaires étrangères : Seddik Benyahia ;

    - huit hauts cadres de la nation ;     

    - Ahmed Baghli, directeur de la division des pays arabes au MAE ;

    - Saâdeddine Bennouniche, directeur de la division Europe occidentale, Amérique du Nord, MAE ;

    - Mohand Lounis, directeur de la division Asie-Amérique latine, MAE ;

    - Abdelhamid Talbi, sous-directeur des études à la direction générale de l’aviation civile, ministère des Transports ;

    - Salim Khaldi, directeur des échanges commerciaux, ministère du Commerce ;

    - Mohamed Bessekhouat, directeur des études et de la réglementation bancaire à la Banque centrale d’Algérie ;

    - Mohamed Rédha Benzaghou, directeur général de la coordination énergétique et de la commercialisation, ministère de l’Energie et des Industries pétrochimiques ;

    - Un journaliste de l’APS, Mouloud Aït Kaci ;

    - l’équipage de l’avion Grumman G II de

    la Présidence ;

    - le capitaine Abdelmoumène Lakhdar, commandant de bord ;

    - le capitaine Sebahi Mustapha, pilote ;

    - le lieutenant Abdelmoumène Maatouri, officier navigant ;

    - Mme Fethia Chibane, hôtesse

     

    L’enquête est diligentée. Les faits. L’avion quitte Alger le lundi 3 mai en fin de matinée. Il devait se poser à Téhéran à 18h. Il n’est jamais parvenu à destination. Il s’est écrasé près de la localité de Qottur proche de la frontière irano-turque, à une centaine de kilomètres du territoire irakien. La nouvelle de la catastrophe est tombée le mardi 4 mai à 5h du matin. L’annonce du crash est faite par les Iraniens qui incriminent les Irakiens. Aussitôt, le président Chadli Bendjedid charge le ministre des Transports, Salah Goudjil, de l’enquête. Une importante délégation est désignée, composée de hauts fonctionnaires, d’experts et d’officiers haut gradés de la Défense nationale. En ma qualité de premier responsable de la sécurité aérienne en Algérie, j’étais désigné membre de la délégation chargée de mener l’enquête qui a débuté le 5 mai dès notre arrivée à Téhéran. Pour la sécurité du vol, nous avions rejoint l’Iran par sa frontière avec la Russie. Des groupes de travail se sont constitués.

    Les informations les plus complètes, au moindre détail, ont été recueillies. Quant aux enquêteurs chargés de la reconnaissance des corps des victimes du crash, ils vécurent un épisode des plus éprouvants, et c’est peu dire, devant le spectacle de l’horreur. Jeudi 5 mai. Après de grandioses manifestations de soutien des Iraniens, les cercueils, oui, de nos martyrs, furent chargés à bord du Boeing à même la cabine que nous occupions. Funeste compagnonnage. Il fallait que le transfert des dépouilles se fasse dans la plus grande dignité. Aussi, en transitant par Moscou, je remis à notre ambassadeur, Layachi Yaker, un télex à envoyer aux autorités algériennes les priant de préparer de nouveaux cercueils en bois noble.

    A notre arrivée, pendant qu’une délégation nous attendait, une autre mise en bière a eu lieu, et le hasard a voulu que Benyahia soit dans le cercueil qui lui était destiné une année auparavant lors de l’accident de Bamako. Deux officiers supérieurs de l’armée, restés sur place durant 17 jours, devaient se rendre sur les lieux du crash récupérer tous les éléments matériels possibles qui allaient permettre à l’enquête de progresser et de déterminer le responsable de l’attaque aérienne visant l’avion algérien. Pour mener cette tâche, j’avais appris par le ministre Goudjil que le président Mitterand, par communication téléphonique, avait proposé au président Bendjedid, les services des experts français. L’offre fut élégamment déclinée puisque les experts civils et militaires algériens étaient en mesure de mener à bien l’enquête. J’eu l’honneur de représenter le ministre des Transports dans la commission constituée. En cette étape, le président Chadli avait promis au peuple algérien de l’informer de l’aboutissement de l’enquête.

    Avant de commencer nos travaux, nous avions estimé que la Turquie, qui possède des radars de surveillance très performants, pouvait nous aider à percer le mystère de ce crash. Contre toute attente, les Turcs nous ont signifié que leurs radars leur servaient à surveiller uniquement leur espace aérien ! Comme par hasard, en-dehors des Iraniens qui ont pu tout enregistrer à partir de Tabriz situé près de la frontière turque, aucun pays n’a «rien vu» dans cette zone de guerre. Ne comptant que sur nos seules compétences, nous nous étions appliqués à exploiter les éléments matériels récupérés : une partie de la boîte noire, le flight recorder (enregistrement des données de vol) et les enregistrements de la tour de Tabriz, nous ont permis de reconstituer avec une très grande précision les dernières minutes du vol.

    Le Grumman quittant l’espace aérien turc pour pénétrer dans l’espace aérien iranien reçut l’ordre du contrôleur radar de la tour de Tabriz de rebrousser chemin. Il avait constaté sur son écran le décollage de deux chasseurs irakiens qui se dirigeaient vers l’avion algérien. Par trois fois, le contrôleur réitère son commandement de retour sur l’espace turc pendant que le pilote devait être en pourparlers avec Benyahia pour recevoir ses instructions. Le contrôleur de Tabriz avait compris le stratège irakien : éviter de frapper dans l’espace aérien turc. Quand le pilote décide de retourner vers cet espace, le virage qu’il prit, compte tenu de la vitesse, le déporta dans l’espace aérien iranien (les données relatives à ce virage ont été déterminées avec une très grande précision grâce au Flight Recorder).  A ce moment précis, un missile air-air percute la partie arrière de l’appareil qui pique en chute libre pour s’écraser au sol aux environs de Qottuz.

    Grâce à la récupération des débris du missile, nous avons pu identifier son numéro. Le missile était d’origine russe. Sachant que les références des armes vendues aux pays amis sont archivées, l’ambassadeur soviétique, après maintes tergiversations, a admis que le missile en question avait bien été livré à l’Irak. L’ambassadeur d’Irak a aussitôt été saisi par la commission d’enquête. Les Irakiens reconnaissent que le missile tiré était bien le leur, mais ils arguèrent du fait qu’ils ont tiré des centaines de ce type sur l’Iran, et que par ailleurs, rien ne prouve que les autorités iraniennes n’aient pas déposé ces débris à proximité du Grumman ; ils avaient toute la latitude pour le faire, puisque,  nous, experts algériens, sommes arrivés sur les lieux 48 h après le crash, disaient-ils. La commission d’enquête exploite alors un autre indice : la trace de peinture sur l’éclat d’obus.

    Les chimistes du complexe d’El Hadjar ont été sollicités. J’ai personnellement reçu l’ingénieur venu recueillir le débris de missile. Après investigations, la trace de peinture sur le débris d’obus correspondait très exactement à celle qui avait servi à peindre l’immatriculation de l’avion. Nous détenions enfin la preuve intangible que l’obus a été bel et bien tiré par les Irakiens. De son côté, l’enquête iranienne, conduite par le colonel Forghani, était déjà parvenue aux mêmes conclusions par une autre voie, celle de l’exploitation minutieuse des données radar et écoutes de la tour de Tabriz.

    Au vu de ces preuves irréfutables, la commission d’enquête algérienne saisit les autorités irakiennes. Saddam Hussein lui-même répond par une note d’une page signée de lui, affirmant que ses avions n’avaient pas commis cet acte. Et de conclure, de mémoire : «Et quand bien même se serait le cas, vous n’ignoriez pas que votre avion évoluait dans une zone de guerre.» Ce que semblait ignorer le président irakien, c’est qu’au même moment, évoluaient également dans la même zone deux avions, l’un libyen l’autre allemand. Et seul l’avion algérien a été visé ! A ce stade de l’enquête, six mois après le crash, la commission clôtura ses travaux par un rapport établi en un seul exemplaire. Ce rapport fut remis de la manière la plus officielle par M. Goudjil et moi-même au chef de cabinet de la Présidence, le défunt Larbi Belkhir assisté de Abbas Ghezael, directeur de la sécurité à la Présidence et Mouloud Hamrouche, chef du protocole du président de la République. Maintenant, il est de bon ton de rappeler ou de faire connaître aux jeunes Algériens qui était Seddik Benyahia. Pour cela, il suffit de lire et relire parmi la somme des articles journalistiques nationaux et internationaux, en son hommage, l’un d’entre eux, celui par exemple de Jean Louis Arnaud du quotidien français Le Matin du 5 mai 1982).

    «à travers toutes les tempêtes»

    «Le renard chez l’ours», disait-on de lui lorsqu’il était à Moscou, le premier ambassadeur de l’Algérie indépendante. Benyahia avait certainement l’intelligence secrète et rapide, l’habileté à frayer son chemin et le remarquable pouvoir de séduction et de persuasion. Ne devait-il pas convaincre il y a deux ans Jean François Poncet, malgré un environnement politique et administratif parisien très réticent, que la France devait faire aux Algériens certaines concessions essentielles ?

    A cinquante ans, cet homme ascétique, tirant sur une éternelle cigarette, avait gardé la maigreur d’un adolescent et la flamme d’un étudiant militant. A le voir aussi frêle, on l’aurait jugé vulnérable au premier coup de vent. Et pourtant, de tous ces Algériens historiques, qui ont fait la guerre d’abord, l’indépendance ensuite, il devait être un des seuls à passer à travers toutes les tempêtes, les plus secrètes comme les plus ouvertes.

    Originaire de Taher, le village de Ferhat Abbas, dans la partie arabisée de la Petite Kabylie, le jeune Benyahia, qui avait rejoint les rangs de l’insurrection dès 1954, fut aussi un des premiers à entrer en 1954 au CNRA (Conseil national de la résistance) et se retrouva tout naturellement chef de cabinet de Ferhat Abbas lorsque celui-ci devint en 1958 le premier président du gouvernement provisoire, le GPRA. A Melun en 1960, puis à Lugrin et à Evian, il fit preuve d’un talent précoce de négociateur, aux dires de ceux-là mêmes qui le retrouvèrent vingt ans plus tard à Paris comme ministre des Affaires étrangères à l’occasion d’autres négociations qui, pour être plus sereines, n’en étaient pas moins difficiles .

    Diplomate, mais investi d’une mission très politique auprès du Kremlin de 1963 à 1965, il réussit à séduire Boumediène qui venait de prendre le pouvoir et qui, au lieu de l’envoyer poursuivre sa carrière à Londres, en fit son ministre de l’Information pour ne plus le lâcher. Il n’y a pas de doute que ce travailleur acharné, nationaliste avant tout et humoristique à ses heures, a toujours su se faire apprécier par ceux qui utilisaient ses talents. Il a fallu qu’il se marie sur le tard, notent ses collègues, pour ne plus être le dernier à quitter son ministère, que ce soit à l’Information, puis à l’Enseignement supérieur ou aux Finances. A son palmarès d’organisateur et d’administrateur, il pouvait afficher des performances aussi variées que le succès du 1er Festival panafricain de la culture à Alger, la fusion de tous les groupements de jeunesse, la réforme de l’enseignement supérieur ou la présentation du budget et de la politique du gouvernement devant l’Assemblée nationale à une époque où l’Algérie avait un président, mais pas de premier ministre.

    Son dernier exploit, et non le moindre, lorsque Chadli, succédant à Boumèdienne, le nomma aux Affaires étrangères, fut de faire oublier le très brillant Abdelaziz Bouteflika qui avait régné pendant seize ans sur la diplomatie algérienne. Au système très personnel de son prédécesseur, il allait substituer un appareil plus administratif sans doute, mais plus fonctionnel aussi, n’hésitant pas à secouer quelques barons et à confier des postes de responsabilité à de jeunes diplomates. Sans bruit, il devait être l’homme du grand chambardement. Comme il s’imposait à lui-même une discipline de fer, il n’eut pas trop de peine, semble-t-il, à imposer à ses collaborateurs une nouvelle forme de rigueur qui devait valoir à l’Algérie de Chadli quelques-uns de ses plus grands succès diplomatiques.

    On le vit bien en janvier 1981, lorsqu’il négocia lui-même la libération des otages américains de Téhéran, et plus récemment lorsqu’il mena à bien avec Claude Cheysson, au moment de la visite de François Mitterand à Alger, les dernières négociations franco-algériennes, en particulier la plus délicate d’entre elles, sur le gaz. Les éloges à Seddik Benyahia furent nombreux. Sa mort tragique est demeurée inexpliquée pour l’opinion publique. Elle a installé un blanc dans l’histoire de l’Algérie.                                                               par:Zoubir Bererhi : ancien directeur général de l’aviation civile-(publié dans El Watan-03.05.2012.)

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    Allah Youtaouel fi Oumrou, l'ex-enseignant dont mes enfants suivirent les cours Si Mustapha Cherchali l'estimé et  estimable jeune prédicateur  (en Blanc comme la Paix)  

     

    Miliana, la ville de tous mes bonheurs

    Son Saint Patron, Sidi Ahmed Benyoucef aurait dit :

    "Miliana, kharejha rabah, dakhelha rabeh"       =

    "Qu'on en parte ou qu'on y vienne, que du Bonheur!"

    J'y suis arrivé à 14 ans, que de la joie !

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     El Hadj Mohamed Benachour, de son vrai nom Taghrourt,

    de la Mosquée Sidi Ahmed Benyoucef, Lah Errahma, une boule de nerfs que je taquinais souvent sur tous sujets.Il procéda au mariage religieux de l'un de mes enfants, Zeine Eddine, aux Belles 

    Hommes de Religion,

    Ils officiaient en la Mosquée de Sidi Ahmed Benyoucef de Miliana


    CHEIKH EL FAROUZI ALLAH YERHMOU, Mufti de Sidi Ahmed Benyoucef, en haut et  à droite en compagnie du Président Benbella lors de sa visite à Miliana.Hadj El Farouzi et moi fumes invités au Lycée Mustapha Ferroukhi à débattre avec les élèves d'un sujet sensble, la contraception.Si El Hadj ne se défila pas et apporta le point de vue religieux sur la question. Il était moderne et à l'écoute de son temps...

     

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    Quand votre argent vous cause problème

    La conquête de l'Algérie par la France

       

    L'Affaire de l'éventail entre Le pacha turc Hussein Dey et le consul Français Pierre Deval est le casus belli qui provoque le blocus maritime d'Alger par la marine royale française en 1827.

    La conquête de l'Algérie par la France se réalise en plusieurs étapes distinctes, du débarquement de l'armée d'Afrique à Sidi-Ferruch le 14 juin 1830, commandée par le général de Bourmont, et s'achève pour l'essentiel lors de la reddition formelle de l'émir Abd el-Kader au duc d'Aumale, le 23 décembre 1847. Cette phase principale de la conquête se termine par l'annexion de l'Algérie à la République française, via la création des départements français d'Algérie en décembre 1848. Des campagnes de pacification du territoire continuent cependant de se dérouler durant les décennies qui suivent, et la conquête du Sahara n'est achevée qu'en 1902.

     Dès 1830, la conquête de l'Algérie est accompagnée d'une colonisation de peuplement : les militaires français deviennent des colons en s'installant et aménageant le territoire conquis. Les pionniers sont par la suite rejoints par des compatriotes tels les Corses ou les Alsaciens-Lorrains dont la région a été annexée par l'Allemagne en 1870, et également par des immigrants étrangers arrivant par vagues successives des pays méditerranéens frontaliers, surtout d'Espagne, mais aussi d'Italie et de Malte, possession britannique depuis 1814. Les ressortissants d'Allemagne et de Suisse sont également encouragés à prendre part à la colonisation.

    Les dettes de la France

    Lors de la campagne d'Égypte de Bonaparte (1798-1799), deux négociants juifs, Busnach et Jacob Bacri, proposent au Directoire de ravitailler en blé l'armée française. Le contrat est signé et le dey d'Alger avance l'argent pour toute l'opération. Les caisses du Directoire sont vides et le paiement est ajourné. Une fois au pouvoir, Napoléon repousse à la fin de la guerre le paiement de ses créances. Sous la Restauration, le gouvernement de Louis XVIII rembourse la moitié de la somme, l'autre partie étant bloquée dans le cadre d'un arbitrage juridique. Trente ans après l'emprunt, en 1830, le dey d'Alger n'a toujours pas été payé.

     

      

    La Provence devant Alger, le 3 août 1829. Le bombardement du navire royal par les Ottomans est le casus belli de la prise d'Alger.

    L'incident diplomatique

    Recevant le 30 avril 1827 en audience le consul de France Pierre Deval, le dey lui demande la réponse du roi de France à trois lettres « amicales » qu'il lui avait écrites. Le consul lui répondant que le roi ne peut lui répondre, et ajoutant, aux dires du dey, « des paroles outrageantes pour la religion musulmane » (que le dey ne précise pas), celui-ci le frappe « deux ou trois fois de légers coups de chasse-mouche ». Il n'y eut donc jamais de soufflet ou de coup d'éventail, mais un prétexte tout trouvé pour créer un incident diplomatique qui sera exploité par la diplomatie française. Le dey refusant de présenter ses excuses, l'affaire est considérée par la France comme un casus belli entraînant l'envoi d'une escadre pour opérer le blocus du port d'Alger. L'escalade diplomatique conduira à l'expédition d'Alger.

    Ultimatum au Dey d'Alger (juin 1827)

    En juin 1827, le gouvernement français envoie deux missions à Alger, la première est chargée d'évacuer le consul Deval ainsi que tous les ressortissants français d'Alger, la seconde doit adresser un ultimatum au dey d'Alger. La mission d'évacuation est remplie le 11 juin 1827 par la goélette La Torche, tandis que le capitaine Collet, arrivé peu après à bord de La Provence, est à la tête d'une division navale chargée de la mission de négociation. Les relations diplomatiques entre Paris et Alger étant rompues, le consul de Sardaigne Datili de la Tour fait office de médiateur en adressant un ultimatum de 24 heures au dey dont le rejet entraînerait le blocus et la guerre d'Alger.

    Les conditions imposées par cet ultimatum étaient :

    « 1° Tous les grands de la Régence, à l'exception du dey, se rendront à bord du vaisseau La Provence pour faire, au nom du chef de la Régence, des excuses au consul de France ;

    2° À un signal convenu, le palais du Dey et tous les forts arboreront le pavillon français et le salueront de cent un coups de canon ;

    3° Les objets de toute nature, propriété française, et embarqués sur les navires ennemis de la Régence, ne pourront être saisis à l'avenir ;

    4° Les bâtiments portant pavillon français ne pourront plus être visités par les corsaires d'Alger ;

    5° Le dey, par un article spécial, ordonnera l'exécution dans le royaume d'Alger des capitulations entre la France et la Porte ottomane ;

     

    6° Les sujets et les navires de la Toscane, de Lucques, de Piombino et du Saint-Siège, seront regardés et traités comme les propres sujets du roi de France. »

      

    Bombardement d'Alger commandé par le britannique Lord Exmouth en août 1816.

                  La bataille de Somah (1836), par Horace Vernet. 

    Blocus maritime d'Alger (1827-1830)

    L'Affaire de l'éventail est le casus belli qui provoque le blocus maritime d'Alger par la marine française.

    Bataille navale dans la baie d'Alger (octobre 1827)

    Le 4 octobre 1827 quelques embarcations de l'escadre de la régence tentent de forcer le blocus. Elles sont détruites par la marine française. Jusqu'à la veille du débarquement français, de petites embarcations de la régence parviennent à se faufiler de nuit et à accoster sur le littoral de la baie d'Alger

    Massacre sur la frégate française Duchesse de Berry :

    L'équipage d'une chaloupe de la frégate française Duchesse de Berry est massacré et décapité par un millier d'Algériens près de Dellys à l'est d'Alger, les têtes mutilées sont vendues au dey d'Alger 100 piastres la pièce.

    Affaire du bombardement du bâtiment La Provence (1829)

    Si l'Affaire de l'éventail est une première provocation qui a pour conséquence le blocus maritime d'Alger en 1827, c'est une seconde provocation en 1829 alors que la France lève le blocus et tente de négocier qui provoque la conquête d'Alger.

    Le bâtiment de la marine royale française La Provence monté par l'amiral de la Bretonnière, commandant les forces navales du roi dans ces parages, et battant pavillon parlementaire arrive dans la rade d'Alger le 30 juillet 1829 précédé du brick l'Alerte. Le 3 août 1829, les négociations entre les parlementaires et le dey d'Alger échouent, la Bretonnière quitte le port quand son navire est bombardé par les batteries d'Alger. L'amiral ne riposta pas par égard à son pavillon, « une seule bordée aurait compromis sans gloire son caractère de parlementaire », ce qui aurait provoqué la solidarité du capitaine britannique Quin commandant la corvette Le Pilorus s'écriant « Don't fire, my boys, keep up close to the wind ! » (« Ne faites pas feu, mes enfants, serrez le vent ! »). Mais l'insulte faite à la France constitua un échelon supplémentaire vers l'opération de représailles terrestres qui eut lieu en 1830 avec le débarquement de Sidi-Ferruch. 

    L'objectif d'une opération militaire demeure flou. On parle d'indemnités que la France ferait payer au dey. Mais déjà certains songent à la conquête de ces terres, au riche potentiel. 

    Le 3 juillet 1830, La Provence navire amiral de l'escadre de l'Amiral Duperré participe au bombardement d'Alger en support des troupes débarquées. Le 14 juillet 1830, un mois après le débarquement victorieux de Sidi-Ferruch et neuf jours après la prise d'Alger, La Provence est rebaptisée Alger.

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    Le coeur perçoit ce que l'oeil ne voit pas


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