• Zag Ettir

     

    Zag Ettir ou la fienté des oiseaux

     

     

     

    Zag Ettir

    Zag Ettir: la fiente de l'oiseau
    ( la fienté des oiseaux ou simplement leurs excréments -"signifiant" PETITE ASSIETTEE-)
     

     

    C'est dans ma ville natale - LAGHOUAT - que cette "coutume "avait cours durant le mois sacré du Ramadhan. Bien avant le début du jeûne, tous les  enfants non tenus de jeûner, se mettaient à l'édification d'une banquette de terre au coin d'une rue, de préférence. La notre, nous la "construisions" dans la placette -la rahba- autour de laquelle nous habitions. Cette plateforme devait être grande pour contenir assez d'enfants qui la rejoignaient bien avant la rupture du jeûne munis chacun d'une assiette contenant ce qu'allaient consommer ses parents. Nous nous mettions en rond, chacun devant son "menu" et attendions que le muezzin nous autorise à rompre le carême, comme si nous avions jeûné normalement.
    Durant ce repas, chacun faisait goûter son plat aux autres et en résultaient des appréciations sur  la bonne ou moins bonne cuisine de nos mères.

    Dans notre esprit de l'époque, Zag Ettir, permettait à nos parents de rompre tranquillement le jeûne hors la présence de leurs garnements.

    Je me suis toujours demandé le pourquoi de cette coutume - disparue depuis longtemps - et ce  n'est que bien plus tard que j'en ai eu l'explication car sitôt que nous rentrions à la maison, nos  parents nous questionnaient sur ce qu'avait "apporté" untel ou untel comme repas.

    Ce n'était nullement par curiosité mais pour information car ils voulaient connaitre ceux qui étaient dans le besoin parmi leurs voisins lesquels, par dignité, ne laissaient rien paraitre.

    Comme la charité et la solidarité étaient légendaires dans ma ville, une aide discrète et anonyme  parvenait à ces familles comme si de rien n'était...
    Un coufin chargé de victuailles était discrètement déposé dans la "sguifa"(couloir d'entrée des maisons dont les portes n'étaient jamais fermées, une guerba (outre) pleine d'eau avec gnouna (tasse en alfa imbibée de guétrane) étant supendue au plafond pour la désaltération des passants. Cet anonymat préservai la dignité du bénéficiaire .

    N'est-ce pas beau!

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    Le coeur perçoit ce que l'oeil ne voit pas

     


  • Commentaires

    1
    lag wat
    Jeudi 30 Novembre 2017 à 14:22

    زق الطير ليس بالمعنى الذي ذكرته (فضلات الطير) بل هي لغة عربية فصحى تعني مايضعه الطائر في فم صغاره من طعام كناية عن قلة كميته..



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