-
Aurès, l’an 115
C’était du temps des conquérants romains. Etait-ce à l’époque de l’empereur Trajan ? Qu’importe. De ces légionnaires qui passaient par ce pays des Chaouias construisant Thamugadi, Théveste et Mascula, un bel homme, fier dans son allure à la robe pourpre et casque brillant, arborant armes et armures, avait mis pied un jour à Tifelfel, établissant un fortin à l’entrée du défilé, afin de surveiller son passage et les villages qui, plus bas dans la vallée verdoyante, se chevauchaient presque … Mchounech, Tamrit, El-Arrich, Banian, Tighanamine.
Il faisait doux et bon ce matin-là. Un printemps déjà précoce titillait la nature et sur les chemins tortueux, la destinée d’une jeune fille se dessinait. La vieille l’avait prévenue : « Sur ton chemin aujourd’hui, Ô ! Belle d’entre les Belles tu enchaîneras ta vie.» Un rire cristallin répondit à la prédiction. Parée d’amulettes et de talismans « Quatre fois la terre aura tournée… juste quatre fois et ton sang de vierge aura coulé » enchaîna la vieille. « Me prédit-elle un mariage ? » Pensa la belle. Debout, immobilisée par les yeux noirâtres de la prêtresse qui pointait son doigt charnu vers elle dans une attitude agressive, les autres filles arrivaient derrière, en file indienne, cruches sur les épaules « Allez, avance, avance » lui criaient-elles dans un chahut gai.
La petite troupe reprit sa marche dans un tintement de bracelets ciselés et d’anneaux argentés, cliquetant joyeusement autour des fines chevilles. Le sentier montait péniblement jusqu’au sommet. La source convoitée, le seul point d’eau où les filles venaient puiser l’essentiel de leurs besoins, coulait généreusement abreuvant assoiffés, passants, voyageurs et vagabonds. Pour se soulager de cette corvée toujours harassante, la jeune fille se mit à chanter. Sa voix mélodieuse s’éleva dans les airs, réveillant arbres et oiseaux, fleurs et abeilles, faisant frémir les vents et les nuages. Le chant s’éclata sur les rochers et sur les sentiers d’où arrivait le bel homme. Il descendit de son cheval et s’approcha de la fontaine.Ultime instant de rencontre. Les yeux se posèrent sur elle, sur ses courbes, détaillant sa taille fine enroulée dans une série de ceintures en laines tressées, accentuant la finesse et le galbe… Le regard s’attarda. Le sourire effleura les lèvres et une caresse interdite esquisse le geste. Des vagues tourmentèrent le soldat, pénétrèrent en lui en saccades le traversant de haut en bas. Dans ces lieux lointains, sur cette piste poussiéreuse, lui qui avait traversé mers et montagnes, auréolé de gloires et de batailles gagnées Il venait de rencontrer sa défaite
.
Le centurion se mit à la courtiser, surveillant ses allées et venues, rêvassant devant la fontaine, de ses yeux noirs et brillants. Il lui envoya avec des porteurs, présents et fleurs. La belle se tenait à distance. Dans sa tête cheminaient de drôles d’idées. Elle savait qu’elle pouvait aider les siens en exploitant l’amour que lui offrait le Romain. « Il est puissant et riche. C’est un colonisateur qui a vaincu mon peuple en s’établissant sur la terre de mes ancêtres. Il est à mes pieds aujourd’hui, aux pieds des monts de ich Aziza » se disait-elle Blog de ghadames : ghadames, LA VIERGE DE TIFELFEL Filles des Aurès Elle renversa sa tête, jouant avec sa chevelure d’ébène, les tchoûchânat (grands anneaux en argent) qui pendaient à ses oreilles balançaient gaiement. Câline, ensorceleuse, elle colla presque ses lèvres sur les siennes, le laissant entrevoir une infinie parcelle de jouissance et de volupté « je suis à toi, beau centurion, mais avant, tu dois faire quelque chose pour moi. Veux-tu faire quelque chose pour moi ? » Le romain de la 6ème légion était prêt à vouer son âme au diable, pourvu que la belle puisse lui accorder ses faveurs. Son doigt fin traçait sur la poitrine de l’homme des cercles imaginaires « veux-tu apporter de l’eau à mon village ? » « Juste cela » se demanda le Romain. Bientôt la berbère lui appartiendrait. Mais la tâche allait être pénible, longue et épuisante. Sans attendre davantage, encouragé par les caresses et les regards de sa belle, il se mit à l’œuvre. Il traça des plans, calcula des chemins, dessina des détours et des courbes, s’initia au savoir des architectes et embaucha de la main d’oeuvres. « L’eau arrivera au village de Tifelfel et à mes lèvres aussi » se disait-il.
Jeunes filles des Aurès
Il s’abreuvera enfin et abreuvera cette soif intense qui embrasait sa gorge. Les saisons s’écoulèrent, les hivers s’en allaient remplacés par d’autres et les étés remplissaient la vallée de chants de grillons. Quatre années s’étaient écoulées. Quatre années d’un dur labeur, de patience, de rêves interdits, de murmures suggérant, de frôlements incitants. Par désir, par amour, le romain avait réussi à tracer un cour d’eau dans la roche, venant de la fontaine tout au sommet de la colline jusqu'au village.
Il réussit enfin son pari. L’eau arriva au village de Tifelfel. Cette nuit…Oh ! Cette nuit la lune sera en lui. Elle lui avait donné rendez-vous le premier jour de la fontaine. La belle, parée de tous ses atouts, robes en soie aux couleurs claires, chamarrées, la gorge opulente ornée de bijoux en argent, le front appesanti de plaques et de chaînes, les yeux noircis et les joues fardées, se tenait offerte dans ce clair de lune qui s’auréolait autour d’elle, l’emprisonnant dans une lueur argentée. Fébrilement, il s’approcha d’elle, posa ses lèvres fiévreuses sur les siennes. Il en rêvait de cet instant depuis des mois, depuis des siècles. Elle le laissa faire et ne dit mot. Ferma les yeux pour échapper à cette étreinte qui la faisait souffrir. Elle s’allongea sur la couche satinée du romain, lui, s’éloigna pour se débarrasser des ses armes. Quand sa tête se tourna vers elle, son regard s’assombrit, son geste se suspendit. Une auréole de sang fraîche nappait le parterre, s’infiltrait dans le sol devenu humide. Sur la couche, les yeux ouverts, la main encore sur la manche de la dague enfoncée dans sa poitrine, la belle dormait d’un sommeil éternel
votre commentaire -
publié
"Mais"
Chez nous au lieu de positiver notre pays, on ajoute presque toujours à la fin un 'mais'...de critique. C'est comme ce que disait un ami de mon frère quand ils disputaient une partie d'échecs de laquelle mon frère sortait vainqueur : "Ce n'est pas toi qui es fort MAIS c'est moi qui suis faible" réduisant la victoire "À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire "
Et cette maladie semble inguérissable. Beaucoup d'entre nous connaissent mieux la Tunisie que leur belle Oasis qu'est l'Algérie.
Seriez-vous capable de situer ces lieux magiques de chez vous ?Le coeur perçoit ce que l'oeil ne voit pas
1 commentaire -
Oh! Combien je suis heureux de voir nos enfants post-indépendance bien habillés, cartable avec leurs affaires au dos pour rejoindre l'Ecole ou le Lycée et arriver autant d'argent pour pétarader lor du Mouloud Ennabaoui. De mon temps, j'ai connu la faim, le froid, les pieds nus... et nos parents démunis et impuissants souffraient encore plus que nous de nous voir en ces états. Gloire au Libérateurs de l'Algérie qui nous permettent de vivre une vie décente !
Notre quotidien s'accompagnait de :
Notre chauffage central qui permettait aussi au bkhour pour encenser la pièce
La lampe à acétylène (ou lampe à carbure)
est un moyen d'éclairage le plus souvent portable.
La source lumineuse est la flamme de combustion
du gaz acétylène, celui-ci résultant de la réaction
de l'eau sur le carbure de calcium tous deux contenus dans la lampe.Notre chauffage central qui permettait aussi au bkhour pour encenser la pièce
Nos jeux d'enfance
LES NOYAUX D'ABRICOTS
Heureusement que Laghouat était grande productrice d'abricots à en sécher pour en faire du Herrmès pour la sauce du Couscous et le Merdoud. Il fallait d'abord se constituer un petit stock de noyaux. Ce jeu a été un « best-seller » dans les cours de récréations à mon époque. La règle de base de ce jeu est d'une simplicité toute enfantine, démolir un tas constitué de 3 noyaux assemblés en triangle, le quatrième posé dessus, finissant la pyramide. Il fallait bien viser et projeter un noyau sur le « tas », alors que nous nous trouvions à 2 où 3 mètres de celui-ci. Celui qui réussissait gagnait la totalité des noyaux mis au sol par ses partenaires de jeu.
jouer à la toupie
Parfois jouer avec un vrai ballon, pas celui de chiffons habituel, à notre jeu préféré le foot-ball qui nous obligeait à une cotisation douloureuse. On arrivait alors, après longtemps, à réunir le prix d'achat d'un ballon qui nous laissait les traces de son lacet de cuir sur le front.
Nos voitures étaient des plus luxueuses, dernières sorties d'usines
Elles rattrapent les temps perdus
"conversations diverses y compris d'amour"
Le coeur perçoit ce que l'oeil ne voit pas
1 commentaire -
Les 3 frères DELLOUCI, mes beaux frères, victimes du Devoir. Une rue de Miliana est celle des Frères DELLOUCI
L'ainé Djilali DELLOUCI
Djilali DELLOUCI Moudjahid depuis le 1er janvier1956 dans la région du Zaccar. Mort au champ d'honneur en Novembre 1959, au cours d'un accrochage avec l'ennemi dans la région de Médéa. Il enleva un moine de Tibhirine pour l'échanger contre un chef moudjahid détenu à Médéa.
Tout au début de la révolution, je l'ai rencontré à Téniet-El-Had et lui ai proposé de rentrer avec moi à Miliana. Il déclina l'offre poliment me disant qu'il avait encore à faire dans cette ville. En réalité, il activait déjà au sein de l'ALN et ni lui ni moi, ne savions que nous allions devenir beaux-frèresLe 2ie Mohamed DELLOUCI
Mohamed Dellouci, assis 2ie à partir de la gauche, dernière année d'Ecole des Mines. Les élèves de l'Ecole des Mines avaient une très belle tenue bleue avec calot comme pour les Grandes Ecoles françaises.
Elève de l'Ecole des Mines de Miliana, a rejoint le combat libérateur le 23 Avril 1961 Tombé les armes à la main, le 5 octobre 1961 à Kherba. Tout était prêt pour baptiser l'Ecole des Mines de son nom avant qu'elle ne soit pillée et rasée durant la décénie noire..
Le jour de son départ pour le maquis, à moi seul,
il m'en fit part. J'ai tenté de l'en dissuader au motif
que nous étions à la veille de l'indépendance et que
les titres acquis au bout de ses études nous seront
nécessaires pour l'édification du pays.
Mais sa décision était irrévocable et Ahmed Kirli, lah Errahma fut leur guide pour rejoindre le maquis, Mohamed et son camarade d'Ecole des Mines, Noureddine Baba-Khelil qui eut la chance de revenir du combat libérateur et d'occuper la fonction de Commissaire Central avec dernier poste DjelfaLe 3ie Benyoucef DELLOUCI
Mort en service commandé sur la route Moutonnière - Alger, l'enterrement de Benyoucef DELLOUCI à Miliana a eu lieu à l'automne 68 alors que sa mère et son père étaient en pélerinage à la Mecque. Bien qu'il était mon beau frère, je le considérais comme mon fils
Benyoucef était l'un des premiers officiers de la Marine Nationale Algerienne formés au lendemain de l'independance à la base navale de Skotchi en mer noire dans l'ex-URSS. Il laissa derrière lui une femme enceinte qui donnera naissance à un garçon qui sera prénommé Benyoucef comme son père.
Une grande foule est venue rendre un dernier hommage à Benyoucef dont Haddad Abdelkader, que Dieu préserve, leur ami et beau-frère de Benyoucef qui faisait lui aussi partie du contingent envoyé en Russie.Sur la photo, certains reconnaitront en tête du cortège Mohamed Messaoudi allah yarhmou.Un autre Milianais, son ami de promotion et dans la vie, également formé en Russie. C'est lui qui fut chargé de l'organisation de l'hommage militaire rendu au defunt. Le colonel Mohamed Messaoudi, plus tard chef de la sécurité maritime et membre de la commission d'enquête sur l'assassinat de feu Mohamed Boudiaf, sera à son tour lâchement assassiné à El Biar en présence de son fils par un groupe terroriste de 4 terroristes.
votre commentaire -
publié l08.08.2018
Lorsque l’enfant paraît
Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris ; son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l’enfant paraître,
Innocent et joyeux.
Victor Hugo- La Mode enfantine sur les plages pour cet été
- Comment ces amours voient l'amour...
- Leurs perles à l'école primaire cette annéeQuel est le bon âge pour se marier ?
- 84 ans, parce qu'à cet âge, vous n'avez plus à travailler et vous pouvez passer tout votre temps à vous aimer dans la chambre à coucher. (Judy, 8 ans)
- Une fois sorti de la maternelle, je me trouverai une épouse. (Tom, 5 ans)Que font les amoureux pendant un rendez-vous ?
- Au premier rendez-vous, ils se disent juste des mensonges l'un à l'autre, et cela suffit généralement à les intéresser assez pour aller au second rendez-vous. (Mike 10 ans)
A quel moment peut-on embrasser ?
- On ne doit jamais embrasser une fille avant d'avoir assez d'argent pour lui acheter une grosse bague et un magnétoscope parce qu'elle voudra voir le film du mariage. (Jim 10 ans)
- Il faut ne jamais embrasser devant d'autres personnes. Mais, s'il n'y a personne, j'aimerais bien essayer avec un très beau garçon, mais pas plus de quelques heures. (Kelly 9 ans)
Le grand débat : est-ce mieux d'être marié ou célibataire ?
- C'est mieux pour les filles d'être célibataire mais pas pour les garçons. Les garçons ont besoin de quelqu'un pour nettoyer et faire le lit. (Lynette 9 ans)
- Cela me donne mal a la tête rien que d'y penser. Je suis juste un enfant. Je n'ai pas besoin de ce genre de problèmes. (Kenny 7 ans)Pourquoi deux personnes tombent-elles amoureuses ?
- Personne ne connaît vraiment les raisons, j'ai entendu dire que cela a quelque chose à voir avec l'odeur, c'est pourquoi les parfums et les déodorants sont si populaires. (Jan 9 ans)
- Cela à quelque chose à voir avec être transpercé avec une flèche, mais après, c'est beaucoup moins douloureux. (Harlen 8 ans)Que ressent-on lorsqu'on tombe amoureux ?
- C'est comme une avalanche lorsque vous avez à courir pour sauver votre peau. (Roger 9 ans)
- Si tomber amoureux c'est comme apprendre à lire, ca ne m'intéresse pas. Ca prend trop de temps. (Leo 7 ans)
Sur l'importance du physique en amour :
- Si vous voulez être aimé par quelqu'un qui n'est pas de votre famille, cela ne fait pas de mal d'être très beau. (Jeanne 8 ans)
- L'apparence ce n'est pas tout. Regardez-moi, je suis très beau et je n'ai personne avec qui me marier. (Gary 7 ans)
- La beauté ne dure pas longtemps, mais la richesse, oui. (Christine 9 ans)Pourquoi les amoureux se tiennent-ils la main ?
- C'est pour être certainsPerles de l'école primaire
..
1. Dans la phrase " Le voleur a volé les pommes ", où est le sujet ?
Réponse : " En prison "
2. Quel est le futur du verbe " Je baille " ?
Réponse : " Je dors "
3. Que veut dire l'eau potable ?
Réponse :" C'est celle que l'on peut mettre dans un pot "
4. Qu'est-ce qu'un oiseau migrateur ?
Réponse : " C'est celui qui ne peut que se gratter la moitié du dos "
5. Quoi faire la nuit pour éviter les moustiques ?
Réponse : " Il faut dormir avec un mousquetaire "
6. A quoi sert la peau de la vache ?
Réponse : " Elle sert à garder la vache ensemble "
7. Pourquoi le chat a-t-il quatre pattes ?
Réponse : " Les deux de devant sont pour courir, les deux de derrière pour freiner "
8. Quand dit-on " chevaux " ?
Réponse : " Quand il y a plusieurs chevals "
9. L'institutrice demande " Quand je dis : je suis belle, quel temps est-ce ? "
Réponse : " Le passé, madame "
votre commentaire